Une mère récupère en Turquie sa fille enlevée par son père, jihadiste présumé

Mériam Rhaiem, une jeune mère dont la fille de deux ans avait été enlevée par son père qu'elle soupçonne d'être parti faire le jihad en Syrie, a récupéré son enfant en Turquie après onze mois de séparation. Elles sont arrivées à Villacoublay, dans les Yvelines, mercredi. 

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La mère et la petite Assia, âgée de 28 mois, sont arrivées dans la nuit de mardi à mercredi sur la base aérienne de Villacoublay (Yvelines), où elles ont été accueillies par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "Elle est chétive, craintive, un peu apeurée mais globalement elle va bien", a
déclaré à Me Gabriel Versini-Bullara, avocat de Mme Rhaiem, qui s'est montré rassurant sur l'état de santé de la fillette.

Depuis le 14 octobre 2013, quand le père de l'enfant  ne l'avait pas ramenée à sa mère après avoir passé la journée avec Assia, Mme Rhaiem luttait pour la récupérer, exhortant les autorités françaises à reconnaître le statut d'otage pour sa fille. "J'ai sauvé ma fille de l'enfer syrien", a confié Mériam Rhaiem mardi au micro de RTL.

La petite Assia avait été emmenée par son père en Syrie, où il était, selon la mère, parti combattre aux côtés d'un groupe jihadiste. Il "a emmené cette enfant sur le théâtre des opérations jihadistes en Syrie", a abondé mercredi sur France Culture Bernard Cazeneuve. Estimant que la fillette était "tous les jours menacée", le ministre a salué l'action d'une "mère courage (qui) décide de récupérer son enfant".

C'est finalement en Turquie, à Hatay près de la frontière syrienne, que Mériam Rhaiem qui maintenait "des contacts" avec son ex-époux selon M. Cazeneuve, a pu retrouver Assia malgré les mises en garde des autorités françaises contre le danger de ce déplacement.

Le père a été interpellé à cette occasion dans la nuit de samedi à dimanche par les autorités turques alors qu'il se trouvait avec sa fille. Il a été placé en rétention avec la fillette avant que celle-ci ne soit remise mardi matin à Mme Rhaiem, a précisé Me Gabriel Versini-Bullara, saluant l'action et l'implication du gouvernement français dans ce dossier.

La plus jeune otage française

L'appareil transportant mère et fille s'est posé vers 2h15 à Villacoublay. Tenant son enfant emmitouflée dans une couverture beige, Mériam Rhaiem n'a pas fait de déclaration. Selon son avocat, elle se trouve toujours à Paris et devrait retrouver les siens dans la journée. "C'est une joie immense", a-t-il commenté.  Sur le tarmac de Villacoublay, M. Cazeneuve a remercié les autorités turques "qui ont fait tout ce qu'elles pouvaient pour que ce dénouement heureux soit possible". Il a confié avoir téléphoné à son homologue lundi soir pour faciliter le retour d'Assia et de sa mère.

En mars, lors d'une conférence de presse à Lyon, la jeune mère qui vit dans l'Ain avait exhorté les autorités françaises à reconnaître Assia "comme la plus jeune otage française". Après avoir déposé plainte "pour soustraction de mineurs", une information judiciaire avait été ouverte par le doyen des juges d'instruction de Bourg-en-Bresse.

La jeune femme disait avoir la certitude que son ex-époux se trouvait en Syrie. Après avoir emmené leur fille, il avait rejoint la Turquie par la route d'où il avait appelé Mme Rhaiem régulièrement, lui demandant de le rejoindre. Il avait aussi annoncé son intention de passer la frontière turco-syrienne avec leur fille pour rejoindre le Front al-Nosra, groupe jihadiste en lutte contre le régime de Bachar al-Assad.

C'est à cette période que le ministre de l'Intérieur a présenté le plan gouvernemental de lutte anti-jihad avec la mise en place notamment d'un numéro vert mis à la disposition des familles et des proches de jeunes radicalisés, pour qu'ils puissent faire part de leurs doutes aux services de police ou les prévenir d'un départ imminent vers la Syrie.

Selon une source proche du dossier, plus de 900 personnes françaises ou résidant en France projetteraient de partir en Syrie, y sont déjà, sont en transit ou en sont revenues.

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