Air France, dont la moitié des avions sont cloués au sol en raison d'une grève de pilotes opposés aux conditions d'expansion de la filiale à bas coûts de la compagnie, tentait lundi matin de trouver des solutions pour ses passagers bloqués à l'aéroport parisien de Roissy.
Dans la queue du guichet d'échange des billets Air France du terminal F de Roissy, le plus touché par la grève, une vingtaine de personnes patientent dans le calme. Jean-Marc Ragot vient d'atterrir de Nairobi. Sa correspondance pour Lyon, où il habite, est annulée. "Je ne peux pas rentre chez moi, merci la joie !", râle t-il. "J'en ai marre du grand standard de la grève en France, il y a toujours un problème quand on rentre dans ce pays".
Beaucoup plus détendue, Zoé Decally, qui part à Tirana (Albanie) pour les vacances, enfile son sac à dos de baroudeuse, elle s'est déjà vu proposer une solution. "Ils ont changé ma correspondance, j'arriverai avec une heure de retard seulement. Il n'y a pas mort d'homme". Air France a conseillé "à ses clients ayant réservé un vol entre le 15 et le 22 septembre de reporter leur voyage, de changer leur billet sans frais ou de "se faire rembourser".
Samedi et dimanche, 65.000 SMS ont été envoyés aux clients touchés par une annulation, a annoncé dimanche la compagnie aérienne, ajoutant que 7.000 personnels d'Air France sont mobilisés pour assister ses clients. Carlos Gamiz, technicien de service après-vente, a reçu un mail de la compagnie lui annonçant l'annulation de son vol, mais il est venu quand même à l'aéroport car tous les vols vers sa destination, Munich, ont été annulés. "Je dois aller à Munich absolument aujourd'hui, il faut que je trouve absolument une solution", dit-il, stressé.
Il se dit "solidaire" avec les pilotes. "C'est normal de défendre son salaire dans un monde qui tire les salaires vers le bas. Je préfèrerais que les pilotes soient bien payés et m'emmènent à Munich !" La compagnie aérienne a estimé dimanche qu'elle pourrait assurer moins de la moitié des vols (48%) lundi, après avoir recensé environ 60% de grévistes.