Plusieurs syndicats d'Air France appellent à la grève mardi prochain pour protester contre la décision de la compagnie aérienne de quitter l'aéroport de Paris-Orly. Les conséquences du mouvement sur les vols ne sont pas encore connues.
FO, premier syndicat représentatif de la société, a défendu dans un tract "la nécessaire riposte à l'affaiblissement sans précédent de notre réseau" intérieur, et jugé que "de lourdes conséquences sociales sont en jeu".
Des propos qui font suite à l'annonce d'Air France de concentrer la desserte de ses vols intérieurs depuis Roissy à partir de 2026. Une décision qui conduit à la suppression de six lignes à Orly. Les liaisons vers la Corse seront les seules à être maintenues.
Abandon d’Orly par Air France : Tous mobilisés pour le retrait du projet et le maintien des emplois ! https://t.co/l7zIxGzN9Y @SouillotFo @ZNizaraly @FeetsFO @force_ouvriere @FO_AF @SnpncAf pic.twitter.com/56cMSlefDd
— FEETS-FO Transport Aerien (@FO_Aerien) November 22, 2023
La compagnie a motivé ce choix par la "chute structurelle de la demande" pour le court-courrier due notamment au développement des visioconférences et à la réduction des déplacements professionnels.
Les syndicats demandent à gérer les vols low-cost
"La direction souhaite que 600 de ses salariés de sa base sud aillent travailler sur l'aéroport de Roissy. Ce sont non seulement nos collègues, mais aussi des familles entières, qui vont payer un lourd tribut à ce projet", a écrit le syndicat.
Exhortant également les salariés à faire grève, la CGT, cinquième syndicat d'Air France, a décrié un projet "synonyme de casse sociale pour un gain économique risible". Comme d'autres syndicats, elle souhaite que les salariés d'Air France puissent gérer les mouvements des avions de la "low-cost" du groupe, Transavia, qui va reprendre une partie des fréquences au départ d'Orly vers Marseille, Nice et Toulouse.
Air France a de son côté chiffré à 430 le nombre d'employés au sol et 170 de la maintenance concernés à Orly, ainsi qu'une centaine en région, et s'est engagée à éviter les départs contraints.
L'impact du mouvement sur le trafic aérien encore inconnu
Comme FO, l'UNSA Aérien (troisième organisation syndicale) a appelé à cesser le travail et à manifester mardi 28 novembre à 10 heures à Orly.
La CFE-CGC-UNAC, quatrième syndicat, a expliqué à l'AFP s'associer à la mobilisation "mais pas au mouvement de grève à ce stade", exigeant néanmoins des mesures d'accompagnement "à la hauteur de l'enjeu".
Jeudi, la direction d'Air France a estimé qu'il était "trop tôt pour connaître l'impact de ce mouvement sur les opérations" et promis qu'elle "mettra(it) tout en œuvre pour acheminer l'ensemble de ses clients".
Sur le fond, Air France a souligné s'être mise d'accord avec des syndicats sur le cadre de négociations, et confirmé son "engagement (...) à accompagner au mieux l'ensemble des salariés concernés".