La grève des pilotes d'Air France, continue de se durcir dimanche 21 septembre, septième jour du mouvement, avec seulement 38% des vols assurés et aucune sortie de crise en vue.
Le principal syndicat de pilotes, le SNPL, a annoncé samedi 20 septembre, après consultation de ses adhérents, la reconduction de la grève pour une deuxième semaine, jusqu'à vendredi, sans exclure qu'elle puisse se poursuivre au-delà si la "situation de blocage" persiste.
Le conflit se cristallise autour de la compagnie low cost du groupe, Transavia, dont Air France-KLM veut développer la flotte pour faire face à la concurrence. Les projets de la direction suscitent chez les pilotes des craintes de "dumping social" et de "délocalisations" au détriment des emplois français.
Le SNPL, qui selon son président se sent "trahi par le management", en a appelé samedi, au Premier ministre Manuel Valls, espérant qu'il "aura à coeur de s'intéresser à la sauvegarde de l'emploi français" et réitérant sa demande de le rencontrer.
C'est le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, qui a répondu ce dimanche 21 septembre, multipliant les interventions dans la presse pour appeler à la fin du conflit. « Il faut qu'il y ait un compromis, c'est le message du gouvernement aujourd'hui.» a plaidé Alain Vidalies. « Il faut avoir une démarche positive dans cette situation. Sinon, je pense que c'est le sort de la compagnie qui peut être en cause ».
Le PDG d'Air France KLM, Alexandre de Juniac, a estimé que la grève coûte chaque jour "10 à 15 millions d'euros" à la compagnie, qui "sort à peine la tête de l'eau".
Air France a renouvelé ses excuses à ses clients, disant dans une lettre partager leur "frustration" et "mécontentement". Elle conseille à ses clients ayant réservé un vol jusqu'au 26 septembre de "reporter leur voyage, ou changer leur billet sans frais".
Le conflit chez Air France est d'ores et déjà le plus long depuis le mouvement social de 1998, qui avait duré dix jours.
Tentatives d'intimidation de pilotes
Par ailleurs, la direction d'Air France a transmis dimanche 21 septembre, un courrier à l'ensemble de ses pilotes afin de mettre un terme à des tentatives d'intimidation lui ayant été rapportées par des pilotes non-grévistes.
"Plusieurs pilotes non grévistes ont fait part à la direction de tentatives d'intimidation par d'autres salariés: menaces physiques et verbales, volonté d'établir et de publier une liste de pilotes non grévistes", indique ce courrier électronique de la direction des ressources humaines (DRH) des pilotes d'Air France, daté du 21 septembre. Il demande "à tout pilote qui ferait l'objet d'une quelconque menace de se rapprocher de son encadrement" et indique que ces derniers pourront "compter sur le soutien de la direction d'Air France pour mettre un coup d'arrêt à ces comportements", qui "sont punis par la loi".
"La direction d'Air France ne tolérera aucun écart et engagera les démarches nécessaires pour punir celles ou ceux qui se livrent à de tels agissements", assure le document. Air France rappelle par ailleurs dans ce courrier électronique qu'elle a fait fermer, il y a quelques jours, une page du site Facebook "qui avait vocation à faire connaitre les noms des pilotes non grévistes" et souligne qu'une plainte a été déposée".