3919, un numéro de téléphone pour lutter contre les violences faites aux femmes

A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, ce 25 novembre, un rapport observe une augmentation du nombre d'appels au 3919, la plateforme téléphonique mise en place pour les femmes victimes de violence. 

En France, une femme meurt tous les 3 jours sous les coups de son compagnon. Les violences commises à l’encontre des femmes sont multiples : violences conjugales qu’elles soient physiques et/ou psychologiques, violences sexuelles (viols, agressions), mutilations sexuelles, mariages forcés…Ces chiffres sont toujours terribles et la lutte contre cette violence doit rester une priorité, c'est l'objectif de cette nouvelle journée de lutte contre la violence faite aux femmes.

Le 3919, plateforme d'écoute spécialisée gérée par la fédération, a reçu en 2013 plus de 24.000 appels. Sur les dix derniers mois, Solidarité femmes observe une augmentation du nombre d'appels de 30%.

"L'appel, anonyme, est un point d'entrée", a expliqué Adrien Ricciardelli, responsable de la plateforme. "Pousser la porte d'une association peut en effet être difficile pour un premier contact, car souvent les sentiments de honte ou de peur sont très forts".

La Fédération nationale Solidarité femmes a lancé également lundi 24 novembre, sa nouvelle campagne, qui met cette année l'accent sur la protection des enfants. "Exposés ou maltraités directement, les enfants sont toujours victimes", rappelle la porte-parole de Solidarité femmes. En 2013, 33 enfants ont été tués dont 13 en même temps que leur mère par son partenaire, et 2 femmes enceintes sont décédées. Selon le rapport du 3919, au moins 12% des femmes ayant appelé ont des enfants subissant des maltraitances directes.

3919. Une vingtaine d'écoutantes, uniquement des femmes, sont disponibles par roulement sept jours sur sept. Elles permettent ainsi aux victimes de violences de la part de leur conjoint ou de leur ex-conjoint de verbaliser leur situation souvent pour la première fois auprès d'un professionnel. Elles sont psychologues, juristes ou assistances sociales et formées en continu pour répondre aux femmes qui les contactent. "On laisse la personne s'exprimer, parler de la nature des violences, de la présence de certains éléments médicaux et juridiques qui donnent une idée de la situation", détaille Émilie, assistante juridique de formation et salariée de la plateforme. "Nous allons aiguiller la femme vers telle démarche ou telle association, mais à aucun moment nous ne la poussons à faire quoi que ce soit, elle doit se sentir très libre", dit-elle. La victime tarde souvent à se manifester car des périodes "d'accalmie" interviennent
généralement entre des épisodes violents, précise Émilie, évoquant de nombreux cas de violences "ni quotidiennes, ni physiques".

Solidarité femmes est un réseau de 11 associations en Ile-de-France et 65 sur le reste du territoire.

Aider les femmes à anticiper les violences, à préparer un éventuel départ et mettre en place une mise en sécurité sont les principales missions de ces associations. La Fédération nationale met aussi chaque année à disposition des logements à 6.500 victimes de violences conjugales.  "Mais cela ne représente que 10 à 30% des demandes", souligne Françoise Brié, alors que le réseau demande un effort gouvernemental supplémentaire sur cette question.
3919. Ce numéro reçoit en moyenne entre 250 et 300 appels quotidiens, le double en période de campagne de sensibilisation. 

Les chiffres francilien

>> Un reportage d'Emmanuelle Hunziger et Matthieu Caillaud
 

 


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