Danielle Simonnet était l'invitée de Samedi Politique sur France 3 Paris. Requinquée par la progression des mouvements Podemos et Syriza en Espagne et en Grèce, la seule conseillère de Paris de Mélenchon espère un même mouvement en France à l'occasion des élections départementales.
"L'année 2015 va être une année historique".Danielle Simonnet en mode Elizabeth Tessier. La secrétaire nationale du Parti de gauche, élue parisienne, était l'invité de Samedi Politique sur France3 Ile-de-France.
La progression de Podemos en Espagne et de Syriza en Grèce redonne le moral aux partisans de Jean-Luc Mélenchon. "Le peuple grec et le peuple espagnol vont pouvoir sans doute changer le cours de l'histoire dans l'Union européenne. Ils ont la trouille de cela alors qu'ils n'ont pas peur du Front national", déclare Danielle Simonnet.
"Ils" ce sont les gouvernements européens qui pratiquent, selon le Front de gauche, une politique austéritaire et au premier rang desquels celui de Manuel Valls.
Comment alors explique-t-elle que son parti ne rencontre pas le même succès électoral en France ? "Ce qu'on voit surtout c'est une abstention massive. Cette abstention massive est une sorte d'insurrection froide. Elle peut se réveiller et basculer d'un côté comme de l'autre", répond Danielle Simonnet, évoquant la menace du FN.
Mais elle ne s'exonère pas non plus de ses propres responsabilités. "Il y a nos propres erreurs et nos propres échecs. L'insurrection citoyenne que Jean-Luc Mélenchon avait réussi à soulever en 2012, nous n'avons pas réussi à la poursuivre par des confusions stratégiques, un manque de clarté vis-à-vis du PS, un manque d'opposition et une manque d'innovation", explique Danielle Simmonet, qui avait conduit la liste du Parti de Gauche aux municipales. Sans grand succès.
Cela annonce donc un changement de stratégie pour les départementales de mars 2015 et les régionales de décembre prochain. "Il faut qu'on refasse confiance à nous-mêmes. Clairement nous souhaitons faire en sorte que partout il y ait des listes et des candidats citoyens qui puissent rassembler ceux qui souhaitent s'opposer à la politique du gouvernement", promet-elle. "Regardons ce que font les grecs et les espagnols. Il y a une dynamique citoyenne qui s'enclenche qui permet le dépassement des partis", poursuit-elle.
Reste que cette alliance serait aussi partisane et souhaite englober le Parti communiste et Europe-Ecologie à la manière de ce qui a été fait à Grenoble aux dernières municipales. Cela ne correspond pas forcément aux accords d'appareil déjà esquissé en Ile-de-France. Dans le Val de Marne, le PS et le PC sont tombés d'accord pour des candidats communs dès le premier tour. En Seine-Saint-Denis, EELV et PS sont également alliés.
Alors qu'une déroute est annoncée pour le parti socialiste à ces départementales, Danielle Simonnet ne souhaite pas sauver la mise y compris à des socialistes frondeurs et espère au contraire que ces "candidats citoyens" arriveront en tête de la gauche au premier tour dans un maximum de canton. "On peut battre le PS. Regardez la rapidité avec laquelle Syriza a pu établir sa progression", conclut Danielle Simonnet, lorgnant plus que jamais sur ce qui va se passer au sud de l'Europe dans les prochaines semaines.