Le Crédit Municipal de Paris, petit établissement bancaire de la ville, spécialisé dans les actions de solidarité (héritier du "Mont de Piété" aussi baptisé familièrement "ma tante") pourrait être contraint d'arrêter son activité de rachat de crédits dès juillet 2015.
La Ville de Paris explique envisager de mettre fin dès juillet 2015 à l'activité strictement bancaire du Crédit Municipal de Paris, à travers sa filiale de droit privée baptisée CMP-Banque. Motif, la taille, trop faible, de la banque ne lui permet plus de suivre sur le marché.
"Etablissement bancaire de taille modeste, CMP-Banque était précurseur en 2005 sur le marché de la restructuration de crédits pour les particuliers". Mais le marché est "devenu beaucoup plus concurrentiel" et "le cadre réglementaire et prudentiel s'est par ailleurs considérablement durci et contraint fortement les acteurs de petite taille" explique la Ville.
Pour bien comprendre, il faut savoir que cette structure bancaire avait un rôle social avant tout. L'objectif de la banque était majoritairement de faire face à des situations d'urgence de particuliers qui, dans leur vie, se retrouvent dans des sur-endettements et doivent trouver une aide pour s'en sortir. Et l'on ne peut comparer le Crédit Municipal à une grande banque classique aux multiples activités. Or depuis une dizaine d'années, le secteur bancaire a largement évolué, ses règles de fonctionnement, notamment en matière de crédits ont été profondément modifiées. L'activité "rachats de crédits" n'est plus tenable pour un petit établissement comme le Crédit Municipal de Paris.
C'est pour cette raison que "le Conseil d'administration de CMP-Banque a donné mandat au directeur général pour qu'il examine les conditions de mise en oeuvre et les modalités d'une gestion extinctive de l'activité bancaire de rachat de crédits. Ce projet devrait être soumis courant juillet au conseil d'administration de la banque" annonce donc la Ville de Paris.
Cette décision ne remet pas en cause les autres activités historiques de "ma tante", le prêt sur gages ou le micro crédit personnel. La Ville promet de "garantir le niveau des fonds propres du Crédit municipal de Paris", afin qu'il puisse poursuivre ses activités de service public: activités de prêts sur gage, produits d'épargne solidaire, offres de microcrédit personnel, accompagnement des personnes surendettées.