Elles sont souvent entrées en aviation comme on entre en religion … par passion !
A travers plusieurs portraits de "filles de l'air", on constate que dans l'aéronautique aussi, les femmes ont trouvé leur place…. Et cela ne date pas d'hier !
Sur l'aéroport de Nice-Côte d'Azur, Emilie Polizzi, 29 ans, célibataire, est facilement repérable. Elle circule à bord d'une voiture jaune (très jaune ...) et surtout, c'est la seule femme parmi les 7 Coordonnateurs Unité Contrôle des Aires à circuler sur les pistes, le tarmac et les taxiways de la plateforme aéroportuaire. Pour elle qui a toujours évolué dans un univers masculin, cela ne pose pas de problème particulier.
Avant quand j'étais agent de trafic, j'avais sous ma responsabilité des bagagistes et des agents de passage et ça ne me dérange pas… il n'y a pas de discrimination. Je suis respectée comme mes collègues hommes.
Assurer la sécurité au sol des avions
"Le coordonnateur a la responsabilité de dire au contrôle aérien, si la piste est OK ou pas pour le décollage et l'atterrissage des aéronefs" nous dit Emilie."Cela signifie qu'il effectue des inspections régulières de toutes les aires de circulation des avions selon une procédure très stricte".
Ainsi, chaque jour, il y a 3 inspections programmées à 4h30 puis à 10h du matin et une dernière, 1/2 heure avant le coucher du soleil. Il y a également des inspections non programmées, sur signalement d'anomalies (objets ou oiseaux morts sur la piste) qui peuvent constituer un danger pour les avions." Par exemple, un avion qui perd un bouchon de réservoir sur la piste, ce n'est pas dangereux pour lui, mais ça peut l'être pour ceux qui le suivent".
Pour cela, 7 jours sur 7 et 365 jours par an, les 7 coordonnateurs se relaient sur l'aéroport. Des rotations en 3x8, de 7h à 15h, de 15h à 23h et de 23h à 7h le lendemain.
Mais leur rôle ne s'arrête pas là. Les coordonnateurs ont également pour mission de contrôler des travaux effectués sur tous les axes de mouvement, lesquels - selon la réglementation aéronautique - ne doivent pas empiéter sur les voies de circulation des avions. Ils assurent également le convoyage au sol des avions (le fameux panneau "Follow Me") lorsque les pilotes ne disposent pas de la documentation précise de l'aéroport ... ou qu'ils se sont trompés !
Enfin, ils assurent le "reporting" de tous les événements liés à la sécurité des aéronefs, lesquels sont consignés dans une base de données européenne baptisée "ECCAIRS" (Centre européen de coordination des systèmes de compte-rendus d'incidents en navigation aérienne)
Son parcours
Depuis toute petite, Emilie est passionnée d'aviation ... Mais pas forcément pour voler ! Ce n'est pas le pilotage qui l'intéresse, mais plutôt les avions et les rouages des aéroports … les coulisses !Après un Bac S et une année en faculté de sciences, Emilie a trouvé sa voie à l'ENAC, (l'Ecole Nationale de l'Aviation Civile) à travers un cursus de formation d'agents d'exploitation. Une formation sur 8 mois, courte mais intense, pour des techniciens spécialisés dans 2 domaines :
- l'établissement des devis de masse et de centrage des avions
- la rédaction des plans de vol des avions, en tant qu'agents d'opération au sein des compagnies aériennes
Et après ?
"Je suis célibataire, sans enfant. C'est vrai que pour l'instant je peux me permettre d'avoir des horaires décalés, mais le jour ou ça changera, il faudra avoir une bonne organisation. Mais pour mes collègues qui ont des enfants, ça se passe très bien".
Pas de plan de carrière donc, pour Emilie qui aime bien aller sur le terrain et bouger … "ça ne me dérange pas, mais j'aimerai bien évoluer au sein d'aéroport Nice côte d'azur" confie-t'elle.
Devenir responsable de son unité ? Pourquoi pas, mais c'est une fonction plus administrative et pour l'instant, elle aime bien ce qu'elle fait !
Anecdote : la chasse au sanglier sur l'aéroport de Nice - Côte d'Azur
"Il est arrivé une fois qu'un sanglier fasse intrusion sur une des deux piste. Il a fallut la fermer et aller à sa poursuite pour le chasser.L'animal avait du descendre de la montagne en suivant la vallée du Var jusqu'à l'embouchure. Les sangliers nagent très bien et il a pu traverser la rivière et remonter sur la digue de protection de l'aéroport.
Les agents du service de protection du péril animalier, ont du le tuer… C'était un assez gros sanglier et on imagine bien que ça peut être très dangereux pour les avions s'ils percutent un tel animal."