Sans adoption, les refuges de la SPA arrivent à saturation pendant le confinement : "On risque une catastrophe"

Alors qu’aucune adoption ne peut avoir lieu avec le confinement contre la propagation du coronavirus, les refuges pour animaux perdus ou abandonnés sont presque pleins. Le président de la SPA, Jacques-Charles Fombonne, continue d’alerter les autorités.

Alors que les Français sont appelés à rester chez eux depuis la mise en place du confinement contre le Covid-19, la SPA manque d'espace pour les animaux dont elle s'occupe. "Les refuges sont désormais fermés au public, explique Jacques-Charles Fombonne, le président bénévole de l’association, à France 3 Paris Île-de-France. Mais on ne peut évidemment pas se contenter de laisser les croquettes sur place. Le personnel de la SPA continue de nettoyer les boxes et les différents espaces, de nourrir et donner à boire aux animaux, et les soigner si c’est urgent. Il y aussi un peu de promenade, limitée. Nos équipes sont divisées en deux pour assurer un roulement au cours de la semaine. Elles ne se croisent pas et n’utilisent pas le même matériel afin de respecter toutes les consignes de sécurité contre la propagation du virus."

Les seuils de tolérance sont largement dépassés

Mais alors qu’aucune adoption ne peut avoir lieu à cause du confinement, Jacques-Charles Fombonne craint la saturation : "On a six refuges en Île-de-France, tous encore ouverts. Il y a deux ou trois semaines, les taux d’occupation étaient déjà importants, mais aujourd’hui on est quasiment plein, les seuils de tolérance sont largement dépassés." La SPA, qui au niveau national compte en tout 6 500 places pour les chats et les chiens dans ses 52 refuges, et qui a permis l’adoption de 42 971 animaux l’an dernier, semble foncer vers une impasse. "D’un côté, nous continuons à recueillir toujours autant d’animaux perdus ou abandonnés, qui viennent pour la plupart des fourrières, alerte le président de l’association. Ils ont beau être prêts à l’adoption, de l’autre côté, il n’y a plus de "flux sortant" en quelque sorte. A un moment donné, quand les refuges de l’ensemble des associations seront complètement pleins, que va-t-il se passer ? Si on arrive au bout de toutes nos capacités, les animaux issus des fourrières seront euthanasiés. On risque une catastrophe, mais heureusement on n’en est pas encore là."

La SPA dit avoir alerté les autorités, avec peu de réponses en retour

Face à ce risque, Jacques-Charles Fombonne explique avoir contacté les autorités afin de trouver une solution, en ayant "beaucoup de mal à obtenir des réponses" jusqu’ici : "Nous avons sollicité les préfets afin d’obtenir une dérogation pour permettre les adoptions, avec une procédure en ligne simplifiée, sécurisée, et minimisant au mieux les contacts. Seul le préfet de la Somme nous a répondu oui. Certes la situation est compliquée et les autorités ont d’autres chats à fouetter - pour la métaphore - mais on a très peu de retours."

En attendant, la SPA réfléchit à d’autres alternatives "palliatives", à court terme. "On peut transférer les animaux entre les refuges avec des véhicules spéciaux, mais c’est évidemment très limité, précise le président de l’association. Il y a aussi une solution payante, on va solliciter des familles d’accueil. Mais le problème reste le même." D’autant que la SPA s’attend à accueillir de nombreuses portées de chatons début avril, "comme c’est le cas à chaque printemps, et il n’y a pas de raison que ça change", s’inquiète Jacques-Charles Fombonne.

Il n’y a pas eu de vague d’abandons pour l’instant

Le président de la SPA précise par ailleurs que l’association a proposé à l’Etat ses 14 respirateurs, utilisés d’habitude par ses vétérinaires : "Ce n’est pas beaucoup, certes, mais on va les prêter. On ne fait plus d’opération, sauf si c’est urgent. On aide aussi dans la mesure du possible des petites associations de protection des animaux, qui n’ont pas pu anticiper leur trésorerie, pour l’achat de croquettes ou les premiers soins par exemple." Enfin "plutôt un bon signe" selon Jacques-Charles Fombonne, pour ce qui est du très faible risque de transmission du coronavirus entre l’homme et les animaux de compagnie : "On avait peur d’un vent de panique mais heureusement il y a eu beaucoup de communication sur le sujet. Il n’y a pas eu de vague d’abandons pour l’instant."
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