Air France: onze salariés convoqués par la police

Onze salariés de la branche cargo d'Air France sont convoqués par la police mardi et mercredi pour être entendus dans le cadre de l'enquête sur les incidents survenus en marge de la manifestation du 5 octobre.

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Onze salariés de la branche cargo d'Air France sont convoqués par la police mardi et mercredi pour être entendus dans le cadre de l'enquête sur les incidents survenus en marge de la manifestation du 5 octobre, a-t-on appris vendredi de sources syndicales. Certains sont suspectés d'avoir "secoué la grille" séparant les manifestants de la salle du comité central d'entreprise (CCE), dans laquelle des dirigeants d'Air France ont été pris à partie avant de s'enfuir, a précisé une de ces sources. Selon elle, les auditions auront lieu à la police aux frontières (PAF) de Roissy, chargée de l'enquête.

En outre, deux pilotes, soupçonnés par la compagnie d'avoir ouvert "un accès avec leur badge" lors de l'envahissement du CCE, ont été "mis à pied jusqu'à début novembre", a indiqué à l'AFP Véronique Damon du SNPL, le syndicat de pilotes majoritaire à Air France. Ils ne sont pas adhérents au syndicat, a-t-elle précisé. "Ca nous paraît être une réaction un peu excessive s'ils ont simplement ouvert les portes pour éviter qu'elles ne soient défoncées", a-t-elle poursuivi.

Ces sanctions s'ajoutent aux mises à pied sans solde, déjà prononcées à titre conservatoire à l'encontre des cinq salariés qui doivent être jugés le 2 décembre pour violences aggravées. La plupart travaillent au Cargo d'Air France. Dans cette branche dédiée au fret, des salariés ont cessé brièvement le travail vendredi. "Au cours d'une réunion, le responsable de l'activité cargo a dit que les cinq salariés seraient licenciés", a affirmé à l'AFP Laurent Dahyot (CGT). "C'est illégal et dangereux", car la procédure disciplinaire n'est pas terminée, a de son côté accusé Mehdi Kemoune, du même syndicat. "La procédure est en cours et un conseil de discipline paritaire se réunira pour décider des sanctions qui seront appliquées", a répondu à l'AFP une source proche de la direction.

Selon elle, le responsable du service cargo "a rappelé les différents degrés de sanctions qui vont de l'avertissement au licenciement". Les faits sanctionnés sont "les violences, les dégradations et l'atteinte à la propriété privée". La procédure durera environ deux mois, entre l'avis des délégués syndicaux et la décision de la direction qui statue après le conseil de discipline. Pour la CGT, un autre évènement a "mis le feu aux poudres" vendredi, incitant au débrayage. D'après M. Dahyot, un salarié du Cargo a reçu "par erreur" un courrier pour un entretien préalable à une sanction pouvant aller jusqu'au licenciement. Sa femme qui l'a ouvert en son absence, "est tombée en larmes devant ses enfants". Le salarié a ensuite "reçu un coup de fil de son chef de service cinq à six heures après pour lui dire que c'était une erreur", a rapporté le syndicaliste. La direction a ensuite envoyé une lettre reconnaissant son erreur, "sans s'excuser", a-t-il rapporté.

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