En raison de l’épidémie de coronavirus, l’ONG est contrainte d’annuler la majorité de ses "Courses contre la faim". Des projets qui permettent de financer des programmes humanitaires. En 2019, plus d'un million d'euros avaient été récoltés en Île-de-France.
Après la fermeture de tous les établissements scolaires le 16 mars dernier, et alors que de nombreuses restrictions encadrent le retour des écoliers, Action contre la Faim tire la sonnette d’alarme. En raison de la crise sanitaire, l’ONG a dû annuler la plupart de ses "Courses contre la Faim", censées débuter vendredi 15 mai au niveau national. Le projet de "course solidaire", qui touche des élèves de primaire jusqu’à des lycéens, vise chaque année à sensibiliser à la problématique de la faim dans le monde en invitant les jeunes à courir, mais aussi à récolter des dons pour l’association.
"En Île-de-France, très peu d’établissements maintiennent le projet", alerte Maeva Dubois, chargée de projets Jeunesse chez Action contre la Faim, qui précise que plus de 77 570 jeunes dans près de 360 établissements ne pourront pas participer à la mobilisation cette année en région parisienne. "Un enfant sensibilisé en moins, c’est une opportunité en moins de se mobiliser et de sensibiliser ses proches à s’engager dans la lutte contre la faim, et donc moins de fonds pour la collecte et les programmes humanitaires, explique-t-elle. Avec la reprise au compte-goutte, les établissements n’ont pas de visibilité pour organiser des événements sportifs. Ça impacte énormément le projet."En République Démocratique du Congo, la fréquentation des structures de santé diminue fortement en raison du #COVID19.
— ActionContreLaFaim (@ACF_France) May 13, 2020
Via les leader communautaires, nos équipes communiquent sur l'importance de consulter malgré la pandémie pour pallier cette diminution. pic.twitter.com/WsVs42mx4T
Moins d’enfants sensibilisés, et moins de dons pour les actions de l’ONG
Quelques alternatives ont ceci dit été lancées, au collège Claude Debussy de Saint-Germain-en-Laye par exemple. Des professeurs ont en effet décidé de maintenir le projet à distance, en réalisant "un circuit sportif à travers des vidéos, pour que les élèves se mobilisent depuis chez eux et participent à un challenge en ligne", selon l’ONG. Des professeurs principaux du lycée Marie Curie à Versailles se sont également mobilisés. Selon les 15 classes concernées au total, les enseignants ont en effet mis en place différents défis, entre autres en invitant les élèves à réaliser une vidéo de sensibilisation. Autre exemple : une classe virtuelle de gym, à distance.En 2019, la "Course contre la Faim" avait permis de récolter plus de 3,6 millions d’euros – dont plus d’un million d'euros en Île-de-France. "C’est la République démocratique du Congo qui devait bénéficier des fonds cette année, détaille Maeva Dubois. D’autres pays devaient être mis à l’honneur mais on a dû recentrer le projet." Sur place, les programmes servent par exemple à construire des points d’eau (des puits et des pompes), ou à accompagner différents foyers à cultiver des parcelles afin de "renforcer la sécurité et la diversité alimentaire dans le temps" pour les populations vulnérables. "Ça peut aussi être des actions liées au Covid-19, et aux techniques d’hygiène et d’assainissement de l’eau", ajoute Maeva Dubois.En dépit de l'annulation de la Course contre la faim qui devait se tenir le vendredi 15 mai, les élèves de 2nde 5, 6 et 8 du lycée @mariecurie78 ont décidé de se mobiliser pour @ACF_France et d'afficher leur solidarité à la population de la RDC ! Fier de vous ? @VieLyceenne pic.twitter.com/ZEpklQVCUC
— Victor CLOT-AMIOT (@VictorClotAmiot) May 12, 2020
L’ONG lance également un appel aux dons sur son site, à destination des familles mais aussi du public.