Les écoliers ont commencé leur retour en classe ce mardi, mais avec de grandes disparités selon les écoles.

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Comme un air de rentrée des classes en plein milieu du mois de mai. A Neauphle-le-Château dans les Yvelines, 70 petits écoliers ont pu reprendre leurs cartables mardi après deux mois d’école à la  maison. Ici la rentrée est progressive avec d’abord deux jours d’écoles par semaine. L’établissement compte 230 inscrits, deux-tiers seront accueillis. "Avec 9, 10 enfants maximum en classe, nous allons reprendre ce que nous avons étudié à distance et puis essayer d’avancer un peu", explique la directrice. Mais dans d’autres écoles, il faudra encore attendre pour retrouver les salles de classes.

« Dire que les écoles rouvrent c’est un fake! »

"Dans l’école maternelle de ma fille sur quasi 200 élèves, seulement 15 seront accueillis à partir de jeudi, dire que les écoles rouvrent c’est un fake!", s’énèrve Cristinia maman d’élève dans le XXe arrondissement de Paris. Pourtant sa fille est en grande section, un niveau prioritaire. 
En effet, selon les recommandations du ministère, tous les élèves des grandes sections de maternelle, CP et CM2 devaient rentrer en priorité cette semaine. La réalité est plus disparate.

Pas d’école avant le 25 mai pour Billie en CM2 dans le XXe arrondissement de Paris. "La maîtresse nous a dit que comme la classe ne fait que 15m2, elle ne pourrait accueillir que 5 enfants", explique sa maman. Sa cousine Polina scolarisée dans les Hauts-de-Seine, en CP, et donc elle aussi prioritaire, reprendra deux jours par semaine dès vendredi. "Sa petite sœur en moyenne section de maternelle devrait reprendre dès lundi", explique son papa.

A chaque école, son système de priorité

Autre système encore dans l’école Chomel dans le VIIe arrondissement de Paris, tous les grandes sections, CP et CM2 qui le souhaitent pourront revenir. Tom, 5 ans, pourra franchir les portes de l’école jeudi. "On n’est pas prioritaire par nos professions mais lui est prioritaire par rapport à sa grande section", explique Sonia, sa maman. "On a de la chance parce qu’on a 9 instituteurs sur 12 qui reprennent", poursuit-elle. 

Quelques droits de retrait chez les enseignants

Certains enseignants ne reprendront pas pour raisons médicales, quelques-uns parce qu’ils exerceront leur droit de retrait. C’est le cas de Marie, enseignante dans une école maternelle à Nanterre. "Nous sommes en danger vis-à-vis du materiel fourni par l’Education nationale, nous avons des masques chirurgicaux et non des masques FFP2, ça ne nous protège pas, parce qu’on ne pourra pas être toujours à plus d’un mètre des enfants.", s'inquiète-t-elle. Dans son établissement, au moins un autre enseignant devrait exercer son droit de retrait. 

"Pourront-ils être épanouis dans un espace réduit où tout est interdit ?

Une décision prise aussi par souci pour ses élèves nous dit-elle. "Pourront-ils être épanouis dans un espace réduit où tout est interdit ? On ne pourra pas répondre à la sécurité affective si vraiment on respecte le protocole sanitaire", assure-t-elle.

Combien feront jouer leur droit de retrait comme Marie ? "Nous ne le saurons pas avant mercredi ou jeudi", assure le Snuipp-Fsu à Paris. La directrice d’une école du XIe nous confirme qu’un enseignant de son équipe y avait pensé. "Pour l’instant, il n’en est plus question" confie t-elle. "On est tiraillé entre accueillir les enfants et ne pas les mettre en danger, nous non plus. Humainement, c’est compliqué", nous explique t-elle avant de raccrocher pour se réunir à nouveau avec son équipe sur la mise en place du protocole. Une équipe avec qui elle travaille main dans la main ."On se sert les coudes mais c'est difficile", souffle t-elle. 

Selon une enquête du Snuipp, 4 enseigants sur 5 se disent inquiets par la réouverture des écoles.
 
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