Interpellées en région parisienne et à Toulouse, dix personnes viennent d'être mis en examen pour escroquerie. Elles sont soupçonnées de détournement de fonds au titre du compte personnel de formation, selon le parquet de Paris.
Le préjudice est estimé à 8,2 d'euros de source judiciaire. Les dix personnes, mises en examen jeudi pour escroquerie en bande organisée, sont soupçonnées d'être impliquées dans deux réseaux, possiblement liés, qui obtenaient frauduleusement depuis 2021, grâce à des sociétés de formation fictives, de l'argent de la Caisse des dépôts (CDC).
Le CPF, qui existe depuis le 1er janvier 2019, permet à toute personne active d'acquérir des droits à la formation en euros et non plus en heures, par l'intermédiaire d'une plateforme en ligne. C'est la caisse des dépôts qui rémunère directement les sociétés de formation.
Pour obtenir les CPF, les suspects auraient eu recours à la fois à du hameçonnage, notamment via des démarches téléphoniques ou par sms, pour obtenir des données personnelles de salariés, mais aussi à quelques milliers de stagiaires complaisants qui auraient signé pour des formations non-réalisées contre rémunération, en espèces ou sous la forme de cadeaux. Un organisme de certification est également dans le viseur des enquêteurs.
Vers des comptes à l'étranger
L'argent récolté partait notamment sur des comptes à l'étranger, comme aux Emirats arabes unis, au Maroc ou en Hongrie. Au total, la justice a saisi à ce stade 1,6 million d'euros et bloqué plus de 500.000 euros en cours de décaissement à la CDC.
L'une des deux enquêtes a été ouverte en mai à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Paris, confiée aux gendarmes de la section de recherches de Versailles.
L'autre est une information judiciaire ouverte le 23 juin, après quelques mois d'enquête préliminaire, et confiée aux gendarmes de la brigade de recherche de Grasse (Alpes-Maritimes), où une plainte avait été déposée. Le service central de renseignement criminel (SCRC) est cosaisi dans les deux cas.
Mercredi, 14 personnes - dix hommes et quatre femmes âgés de 20 à 50 ans - avaient été interpellées, en région parisienne et à Toulouse et placées en garde à vue dans le cadre de deux enquêtes ouvertes à Paris. Quatre d'entre elles ont été libérées sans poursuite à ce stade.
Avec AFP