Attaque du Thalys : l'enquête sur la piste islamiste radicale

Les enquêteurs interrogeaient samedi l'homme, signalé comme islamiste radical, maîtrisé par des passagers, dont des militaires américains en vacances, alors qu'il s'apprêtait à ouvrir le feu à la kalachnikov vendredi dans un train Amsterdam-Paris.

Selon les premiers éléments de l'enquête, le suspect, transféré samedi matin vers les locaux de l'antiterrorisme en région parisienne, est Marocain et âgé de 26 ans. Au cours des premiers interrogatoires il a nié un caractère terroriste à son action, sans convaincre au vu de son profil.

Si son identité se confirme, le suspect avait en effet été "signalé en février 2014 du fait de son appartenance à la mouvance islamiste radicale" par les services espagnols, a précisé le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

A la suite de ce signalement une "fiche S" avait été établie par les services français "afin de pouvoir le repérer dans le cadre de son éventuelle venue sur le territoire national", a indiqué le ministre, précisant que l'homme avait "résidé en 2014 en Espagne puis en 2015 en Belgique". Une telle "fiche S" n'implique pas forcément une surveillance.

Neuf chargeurs 

Armé d'un fusil d'assaut kalachnikov avec neuf chargeurs, d'un pistolet automatique Luger et d'un chargeur 9 mm ainsi que d'un cutter, l'homme a ouvert le feu à au moins une reprise à 17h50 vendredi dans le train à grande vitesse Thalys 9364, peu après le passage du convoi en France.

Mais le carnage qu'il s'apprêtait apparemment à commettre a été évité par l'intervention de plusieurs passagers. Un premier voyageur français a tenté de le désarmer en le croisant sortant des toilettes arme à la main. Le suspect a réussi à lui échapper et "plusieurs coups de feu" sont partis, selon M. Cazeneuve, qui a précisé qu'une balle avait blessé un passager "sur son siège".

Le tireur a ensuite été maîtrisé par un groupe composé notamment d'amis américains en vacances, dont deux militaires. Les hommes, dont un a été blessé, ont été salués comme des héros. Le président François Hollande les recevra tous à l'Elysée "dans les prochains jours", selon la présidence, alors que le président Barack Obama leur a exprimé sa "profonde gratitude".

"On a entendu un coup de feu et du verre brisé. J'ai vu un type avec une AK (kalachnikov)," a raconté Alek Skarlatos, 22 ans, membre de la garde nationale de l'état de l'Oregon, rentré il y a peu d'une mission en Afghanistan, dans des images diffusées par des télévisions. "Mon ami (Spencer Stone, autre militaire américain) et moi on s'est baissé et puis on s'est dit 'on y va' (...) On l'a frappé à la tête jusqu'à ce qu'il perde connaissance".

Sur des images filmées au téléphone portable à l'intérieur du train et diffusées par des télévisions, on peut voir l'assaillant, un jeune homme mince, portant un pantalon clair et torse nu, plaqué au sol sur le ventre, les mains attachées dans le dos. Une kalachnikov est posée contre un siège et du sang est visible sur une vitre du wagon.

Enfermés dans la motrice

De son côté, l'acteur Jean-Hugues Anglade, qui se trouvait dans le train, a accusé les agents du Thalys de s'être enfermés dans la voiture motrice puis d'avoir refusé d'ouvrir aux passagers malgré leurs appels à l'aide.

Le parquet antiterroriste de Paris, dont la compétence est nationale, s'est immédiatement saisi de l'enquête. Le parquet fédéral belge a également ouvert une enquête pour terrorisme, le suspect étant monté dans le train à Bruxelles.

Selon le quotidien espagnol El Pais, le suspect avait décidé de déménager d'Espagne en France en 2014 et avait ensuite voyagé en Syrie, avant de regagner l'Hexagone. Cette nouvelle attaque survient huit mois après les sanglants attentats de janvier contre le journal satirique Charlie Hebdo, accusé de blasphème contre le prophète Mahomet et un supermarché cacher. Depuis lors, plusieurs tentatives d'attentats jihadistes ont semble-t-il été déjouées en France. 

>> Voir la chronologie des attaques en France depuis les attentats de janvier

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