Trente sept ans après l'attentat qui avait fait quatre morts devant la synagogue de la rue Copernic à Paris, le parquet de Paris a requis le renvoi aux assises de l'unique suspect, Hassan Diab. Il estime "les charges suffisantes" à l'encontre du Libano-Canadien de 64 ans.
Le 3 octobre 1980, à 18h40, une forte explosion retentit à la synagogue de la rue Copernic dans le 16ème arrondissement. Dix kilos d'explosifs, dissimulés dans la sacoche d'une moto garée devant l'édifice. Quatre personnes sont tuées, et une quarantaine blessées. C'est le premier attentat mortel contre la communauté juive en France depuis la Libération.37 ans de procédure
L'enquête, l'une des plus anciennes encore en cours à Paris, attribue l'attentat non revendiqué au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spécialies (FPLP-OS). Et les renseignements français identifient en 1999 Hassan Diab comme le concepteur de l'engin explosif.Extradé en novembre 2014 du Canada, le Libano-Canadien est mis en examen et écroué. Dans son réquisitoire du 29 novembre 2017, le parquet demande à ce qu'il comparaisse devant la cour d'assises spéciale de Paris. Il relève plusieurs éléments à charge: "des notes de renseignement convergentes et réitérées", la ressemblance de Diab avec des portraits-robots réalisés à l'époque, la découverte d'un passeport à son nom "avec des tampons attestant que son utilisateur a pénétré en Espagne le 20 septembre 1980 pour en sortir le 7 octobre 1980", des dates "parfaitement compatibles avec la commission de l'attentat".
Hassan Diab, qui a toujours nié les faits, assure qu'il était à Beyrouth pour passer ses examens à l'université au moment de l'attentat. En janvier 2016, il a donné au juge d'instruction les noms de deux femmes ayant révisé les épreuves avec lui, qui ont corroboré sa version.