Attaque du Bataclan : la famille d'une victime attaque la Belgique devant la CEDH

Les parents de Valentin Ribet, décédé lors de l'attaque terroriste du Bataclan le 13 novembre 2015, estiment que les autorités belges ont manqué à leurs "obligations de sécurité".

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Les parents de Valentin Ribet, jeune avocat de 26 ans décédé au Bataclan le 13 novembre, ont déposé ce lundi une requête devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), visant la Belgique. Ils "estiment que de graves dysfonctionnements se sont produits dans le système belge de protection et de surveillance, ce qui a facilité l'infiltration des terroristes sur le territoire français et la commission de ces attentats", explique leur avocate, Me Samia Maktouf.

"Ces terroristes, pour la plupart de nationalité belge, provenaient de la ville de Molenbeek-Saint-Jean", une commune de Bruxelles, "où ils avaient été radicalisés, formés au jihad et préparés à des actions armées sur le territoire français". Parmi eux notamment, le cerveau présumé des attentats, Abdelhamid Abaaoud, tué dans l'assaut de Saint-Denis, et Salah Abdelslam, toujours en fuite, "ont pu se déplacer entre la France et la Belgique, et ce malgré une surveillance de la part des autorités belges", déplore Me Maktouf, qui défend plusieurs familles de victimes des attentats du 13 novembre. Dénonçant cette "atteinte aux obligations de sécurité", les parents de Valentin Ribet et leur avocate invoquent à l'appui de leur demande l'article 2 de la convention européenne des droits de l'Homme sur le "droit à la vie".

En théorie, la CEDH ne peut examiner une affaire qu'à condition que toutes les voies de recours aient été épuisées dans un État, en l'occurrence, la Belgique. L'avocate a toutefois bon espoir de voir sa demande prise en compte : selon elle, la jurisprudence prévoit qu'il est possible de passer outre l'épuisement des voies de recours, "lorsqu'on ne peut pas faire cesser le trouble en saisissant les juridictions". "L'idée n'est pas de faire porter le chapeau aux autorités belges", poursuit-elle. "Il s'agit d'une démarche préventive, car le terrorisme touche désormais tout le monde."

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