Nanterre, Evry... Un peu partout en Île-de-France, comme ailleurs dans le pays, les maires se mobilisent ce samedi pour alerter les citoyens sur les conséquences de la baisse des dotations de l'Etat aux collectivités locales.
A Nanterre, une trentaine de maires se sont rassemblés samedi matin à la préfecture des Hauts-de-Seine pour faire part de leur colère face à la baisse des dotations de l'Etat. Un rassemblement organisé dans le cadre de la journée d'action de l'Association des maires de France. A Poissy, dans les Yvelines, mais aussi à Evry, dans l'Essonne, les élus ont fait part de leur inquiétude face à la baisse programmée des dotations allouées par l'Etat aux communes.
Manifestation au-delà des clivages traditionnels à #Evry, ensemble pour défendre nos communes ! #jaimemacommune pic.twitter.com/FM4rgheu5y
— Dupont-Aignan (@dupontaignan) 19 Septembre 2015
Pour l'AMF et les principales associations du bloc communal, il y a "urgence à réviser le calendrier" et le volume de l'effort demandé aux communes.
Devant l'ampleur de la fronde, François Hollande a appelé vendredi "tous les acteurs publics" à "faire des économies". "J'ai été moi-même maire, président d'un conseil général, je sais ce que c'est de pouvoir animer un territoire avec des moyens qui sont forcément limités", a rappelé le chef de l'Etat.
Immense joie de vous voir si nombreux ce matin sur la Place de la République ! #JaimeMaCommune #Poissy pic.twitter.com/loho8pTRiq
— KARL OLIVE (@KARLOLIVE) 19 Septembre 2015
Un manque à gagner de près de 16 milliards d'euros
Entamée en 2014, la baisse des dotations doit représenter d'ici 2017 un manque à gagner de 15,8 milliards pour les communes. "Cette amputation est inéquitable, insoutenable pour les communes et intercommunalités et aura de graves conséquences sur l'activité économique dans les territoires", met en garde François Baroin (Les Républicains), le président de l'AMF.Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation, rappelle pour sa part que la baisse de la DGF (Dotation globale de fonctionnement) ne représente pour les communes "qu'une diminution de 1,84% de leur recettes de fonctionnement chaque année, soit en moyenne 28 euros par habitant".
Affaiblissement "des territoires"
Mais pour le vice-président socialiste de l'AMF André Laignel, qui soutient le mouvement, les "diminutions de moyens considérables" affaiblissent "les territoires, mais aussi l'économie nationale". L'inquiétude des élus est profonde et les maires ruraux, souvent sans étiquettes politiques, adhèrent à cette journée d'action, à l'appel de leur association, l'AMRF, qui revendique près de 10.000 adhérents."Tous concernés !", "Stop à la baisse brutale des aides de l'Etat" : les slogans fleurissent sur internet pour dénoncer les baisses de crédits. La mobilisation a d'ailleurs commencé dès vendredi avec un rassemblement des maires de communes populaires de Seine-Saint-Denis, ceints de leur écharpe tricolore, qui se sont rendus à pied de la mairie de Saint-Denis à la sous-préfecture. A Lille, aucun élu socialiste de la mairie ne participera au rassemblement organisé devant la préfecture. "Il y d'autres moyens de se faire entendre du gouvernement", dit-on dans la majorité municipale.