Le tribunal correctionnel de Paris a ordonné jeudi un supplément d'information dans l'affaire des comptes à l'étranger du sénateur Serge Dassault (LR), poursuivi pour blanchiment de fraude fiscale car accusé d'avoir dissimulé des dizaines de millions d'euros au fisc.
Avant de se prononcer sur le fond du dossier, les juges ont estimé nécessaire que soient effectuées certaines auditions. Le tribunal fera le point le 28 novembre. Le parquet national financier avait requis cinq ans d'inéligibilité, deux ans de prison avec sursis et neuf millions d'euros d'amende.
En cause, les comptes de quatre fondations et sociétés, basées au Luxembourg et au Liechtenstein, qui ont abrité jusqu'à 31 millions d'euros en 2006, près de 12 millions en 2014.
La défense souhaite entendre Gérard Limat, un ami de la famille Dassault
L'objet de ce supplément d'information, demandé par la défense, vise notamment à entendre Gérard Limat, un "grand ami" de la famille Dassault,qui gérait des sociétés dont il est question dans cette affaire. Dans une autre affaire, toujours en cours d'instruction, visant Serge Dassault, pour un système présumé d'achats de voix pendant les campagnes pour les élections municipales à Corbeil-Essonnes en 2009 et 2010, il avait livré un témoignage-clé. Gérard Limat avait confié avoir utilisé deux comptes au Luxembourg, appartenant en réalité au sénateur, pour distribuer jusqu'en 2010 des fonds à des intermédiaires dans le cadre des campagnes électorales à Corbeil.