Un homme de 74 ans, souffrant de problèmes psychiatriques, a été condamné mercredi à six mois de prison avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve pour avoir peint le mot "juif" sur 26 voitures en février à Paris, peu après les attentats.
Le parquet avait requis dix mois de prison avec un sursis assorti d'une mise à l'épreuve. Il avait été interpellé pot de peinture blanche à la main le 9 février 2015. Selon son avocate, il n'est aucunement antisémite. Une expertise psychiatrique avait conclu à une altération de son discernement. Il a également été condamné pour des tags racistes et antisémites dans les semaines précédentes au sein même de la résidence sociale du XVIe arrondissement de la capitale où il habitait.
Mais la motivation raciste ou antisémite des dégradations, que ce soit sur les voitures ou dans les parties communes de la résidence, a été écartée. Le tribunal correctionnel de Paris a considéré qu'il n'y avait "pas de volonté manifeste de porter atteinte à telle ou telle religion" de la part du prévenu.
Lui étaient également reprochés deux incendies, qui n'avaient fait que des dégâts matériels dans la résidence, mais le tribunal l'a relaxé faute de preuves suffisantes, comme l'avait requis le parquet.
L'avocate du prévenu, Me Julia Courvoisier, a salué une "décision juste", saluant l'humanité avec laquelle le tribunal a appréhendé cette affaire. Lors de l'examen du dossier mercredi dernier, le tribunal avait pris soin de distinguer les faits reprochés au prévenu du contexte post attentats du mois de janvier à Paris et de l'émoi suscité par les tags dans les mois qui ont précédé.