Confinement, télétravail... Ça passe ou ça casse pour les abonnements Navigo

Avec les deux confinements et le développement du télétravail, le nombre des abonnés Navigo actifs connaît une légère décrue. Phénomène conjoncturel lié à l'épidémie de Covid-19, ou vraie tendance de fond ? L'avenir du passe Navigo ne serait pas vraiment en danger.

C'est sans doute l'une des conséquences les plus visibles du confinement : la baisse de fréquentation des transports en commun. En région parisienne, la moitié des voyageurs habituels est aux abonnés absents, le matin aux heures de pointe, selon les chiffres de la RATP pour le mois de novembre. Une fréquentation égale à 30 % de la normale en journée... Et de 15 à 20 % du public habituel, le soir, après 22 heures.

A l'échelle de la région, la situation semblait moins catastrophique début octobre, avec 70 % des voyageurs répondant présent, selon Valérie Pécresse, présidente (Libres!) d'Île-de-France mobilités.

Mais l'épidémie de Covid-19 pourrait aussi se traduire par une autre réalité : la baisse des abonnements au passe Navigo. Selon Île-de-France mobilités, 10 % des abonnements annuels ont ainsi été suspendus à ce jour. Pour les abonnements mensuels, ce chiffre monte même à 30 %. 

L'impact du télétravail

Le télétravail n'y est sans doute pas étranger. Un Français sur sept était ainsi en télétravail, selon un sondage Odoxa publié en septembre dernier, soit avant le second confinement.  Christian Bergère, inspecteur pour une compagnie d'assurances, en fait partie. Depuis le premier confinement, ce cadre est passé au télétravail et limite ses déplacements au strict minimum : les inspections des sinistres majeurs sur le terrain.

"On a revu et adapté notre organisation. Aujourd'hui, quasiment 100 % de mon activité se fait à la maison", explique-t-il. Le suivi du travail se fait en visioconférence. Au final, Christian Bergère estime faire 4 à 6 déplacements par mois. Trop peu pour conserver son passe Navigo annuel, qu'il a donc choisi de suspendre, au moins temporairement.

C'était une petite appréhension au départ (...) Mais un prélèvement à 75 euros, c'était un peu dommage !

Christian Bergère, salarié passé au télétravail

Pour aller à Paris depuis son domicile du Val-de-Marne, il doit donc passer par la borne automatique. "C'était une petite appréhension au départ", avoue-t-il. "Mais un prélèvement à 75 euros, c'était un peu dommage !"

Le vélo, la marche et la voiture

Pour autant, le télétravail ne serait pas seul en cause dans cette désaffection des transports en commun. C'est ce que confirme une étude réalisée début 2020 par Jérôme Bertrand et Dany Nguyen-Luong, de l'Institut Paris région.

C'est une variété de facteurs qui fait que le recours aux transports collectifs a diminué (...) La part du téléravail doit se situer autour de 10 %.

Fouad Awada, directeur général de l'Institut Paris région 

Recours au vélo, à la marche à pied, et même à la voiture... "C'est une variété de facteurs qui fait que le recours aux transports collectifs a diminué", explique Fouad Awada, directeur général de l'institut d'urbanisme. "Mais la part du téléravail doit se situer autour de 10 %."

Selon le chercheur, pas de menace en vue pour le passe Navigo. Une formule toujours avantageuse pour bon nombre de salariés.

Les offres alternatives

Mais entre le passe Navigo et le ticket à l’unité, le passe Navigo Liberté+ tente de se faire une place. Le principe : une facturation plafonnée à 7,50 euros par jour, quel que soit le nombre de déplacements effectués, sous la forme d’un prélèvement automatique.

Le principal inconvénient est que son champ d’application reste limité aux zones 1 et 2. L’offre bénéficie en effet aux seuls usagers du métro, du RER, des bus et des tramways dans Paris intra muros. Ce que déplorent certains usagers.
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