Coronavirus : avec le confinement, une vie au ralenti de Montrouge jusqu'au Sud de Paris

En partant de Montrouge, un journaliste de "France 3 Île de France" a décidé de faire un tour autour de chez lui. Histoire de prendre le pouls de la ville qui ce mercredi tourne au ralenti. Rencontre avec des citadins qui font des courses, du sport ou sortent juste prendre l'air avec leurs enfants.

"Je me baladais sur l'avenue". Ce mercredi 18 mars, Joe Dassin aurait même pu se balader au milieu de l'avenue. A Montrouge, ce matin, la nationale 20 habituellement si fréquentée aux heures de pointe, prenait des allures dominicales.

A 9 heures, seules quelques voitures l'empruntent. Le contraste est saisissant par rapport à la normale, car à cette heure-ci, ce sont plutôt les bouchons en direction de Paris que l'on a l'habitude de voir. "On a l'impression d'être dans certains quartiers de province" s'amuse Eric, cadre dans la téléphonie, sorti faire quelques courses.
Avec ses gants en plastique, il vient de faire des emplettes, son attestation dérogatoire au fond de sa poche. Nous le croisons alors qu'il est au téléphone, en réunion avec ces collègues. "On essaie de concilier le télétravail et la gestion de la vie de famille, et donc des courses".

Un peu plus loin, nous faisons la rencontre d' une postière car le courrier continue d'être livré. Elle, en revanche, a abandonné les recommandés en mains propres pour protéger ses clients. Dans les rues, si nombre de commerces à l'instar des cafés sont fermés, la vie ne s'est pas totalement arrêtée. Les tabacs sont ouverts, tout comme les boulangeries ou les marchés.
A Montrouge, les clients se faisaient plus rares dans les supermarchés. Mais dans le 14ème arrondissement, des files d'attente se sont à nouveau constituées à l'instar de cette moyenne surface alimentaire de l'avenue du Général Leclerc où les clients entraient au compte goutte pour respecter les précautions d'usage.
Pas d'attente en revanche pour Julia, une mère de famille en quête du graal, le papier toilette ! une denrée qui s'est fait rare ces derniers jours. "Avant de rentrer dans le magasin, j'ai vu quelqu'un sortir avec du papier toilette, je me suis dis chouette, puisque je n'en avais plus".
Les courses sont devenues bizarrement un moment de répit pour elle car à la maison, elle doit s'occuper de ses deux enfants dont un scolarisé en 6ème. Elle est habituée au télétravail mais pas dans ces conditions. Elle doit aussi gérer les devoirs de ses enfants via internet. "C'est l'horreur. Les cours ne sont pas bien organisés. Cela plante régulièrement, alors on panique!"

Marcher pour se respirer un peu

Comment vivre plusieurs semaines, confiné chez soi, avec des enfants en bas d'âge qui n'en comprennent pas forcément les raisons. "C'est l'enfer" beaucoup de parents témoignent de leur désarroi.

Le motif de l'activité physique est donc le moyen de sortir respirer un peu, comme ce couple rencontré à proximité d'Alésia.

"Nous vivons dans un 50 m2 à quatre. On est obligé de sortir. On a bien pensé rejoindre mes parents en région, mais ils sont âgés. Il fallait être responsable. On est resté à Paris."  nous raconte Arnaud, papa de deux enfants âgés de 2 et 4 ans. Christelle, que nous avons rencontré un peu plus loin, a plus de chance. Elle dispose d'un jardin,  insuffisant cependant pour se défouler. Alors, elle aussi, est sortie avec ses deux enfants de 4 et 6 ans, histoire de se dégourdir les jambes, en faisant plusieurs fois le tour du square de quartier, qui est fermé.

"Ils sont comme des lions en cage. Quand on s'occupe d'eux ça va, mais dès qu'on se remet à travailler, c'est plus difficile"

Il faut expliquer aux enfants les raisons du confinement

" Ils comprennent un peu. ils savent que dehors, ils ne doivent toucher à rien, rester éloignés des gens. Mais ils ne comprennent pas le facteur temps, et on sait déjà que ce confinement va durer plus de deux semaines."

Le footing pour éviter la crise

Un peu de positif en cette période de confinement, on respire enfin à Paris! Jamais la porte d'Orléans n'a été aussi calme, et le périphérique aussi fluide alors qu'il faut habituellement se boucher le nez pour traverser cette entrée de Paris.

Un peu plus loin, l'offre de bus et de tram semble disproportionnée et les conducteurs se demandent parfois à quoi ils servent.
Dans ces conditions, faire du sport à Paris semble enfin ne plus être dangereux pour sa santé. Et comme l'activité physique à proximité de son domicile reste permise, beaucoup ont opté ce matin pour le sport en petites foulées.

"J'ai couru 45 minutes. Je n'ai aucune idée de la distance que j'ai parcourue. J'ai bien mon attestation et ma carte d'identité mais je n'ai pas été contrôlé" nous a raconté Pascal qui avait fait une pause dans sa journée de télétravail.

Peu de contrôle sur la route

Entre Montrouge et Alésia, aucun contrôle ce matin. Il a fallu pousser jusqu'à la porte de Versailles pour en rencontrer un. Les agents étaient encore à l'heure de la sensibilisation mais ailleurs la verbalisation est bel et bien au rendez vous.
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