En partant de Montrouge, un journaliste de "France 3 Île de France" a décidé de faire un tour autour de chez lui. Histoire de prendre le pouls de la ville qui ce mercredi tourne au ralenti. Rencontre avec des citadins qui font des courses, du sport ou sortent juste prendre l'air avec leurs enfants.
"Je me baladais sur l'avenue". Ce mercredi 18 mars, Joe Dassin aurait même pu se balader au milieu de l'avenue. A Montrouge, ce matin, la nationale 20 habituellement si fréquentée aux heures de pointe, prenait des allures dominicales.A 9 heures, seules quelques voitures l'empruntent. Le contraste est saisissant par rapport à la normale, car à cette heure-ci, ce sont plutôt les bouchons en direction de Paris que l'on a l'habitude de voir. "On a l'impression d'être dans certains quartiers de province" s'amuse Eric, cadre dans la téléphonie, sorti faire quelques courses.
Un peu plus loin, nous faisons la rencontre d' une postière car le courrier continue d'être livré. Elle, en revanche, a abandonné les recommandés en mains propres pour protéger ses clients. Dans les rues, si nombre de commerces à l'instar des cafés sont fermés, la vie ne s'est pas totalement arrêtée. Les tabacs sont ouverts, tout comme les boulangeries ou les marchés.
Marcher pour se respirer un peu
Comment vivre plusieurs semaines, confiné chez soi, avec des enfants en bas d'âge qui n'en comprennent pas forcément les raisons. "C'est l'enfer" beaucoup de parents témoignent de leur désarroi.Le motif de l'activité physique est donc le moyen de sortir respirer un peu, comme ce couple rencontré à proximité d'Alésia.
"Nous vivons dans un 50 m2 à quatre. On est obligé de sortir. On a bien pensé rejoindre mes parents en région, mais ils sont âgés. Il fallait être responsable. On est resté à Paris." nous raconte Arnaud, papa de deux enfants âgés de 2 et 4 ans. Christelle, que nous avons rencontré un peu plus loin, a plus de chance. Elle dispose d'un jardin, insuffisant cependant pour se défouler. Alors, elle aussi, est sortie avec ses deux enfants de 4 et 6 ans, histoire de se dégourdir les jambes, en faisant plusieurs fois le tour du square de quartier, qui est fermé.
"Ils sont comme des lions en cage. Quand on s'occupe d'eux ça va, mais dès qu'on se remet à travailler, c'est plus difficile"Il faut expliquer aux enfants les raisons du confinement
Le footing pour éviter la crise
Un peu de positif en cette période de confinement, on respire enfin à Paris! Jamais la porte d'Orléans n'a été aussi calme, et le périphérique aussi fluide alors qu'il faut habituellement se boucher le nez pour traverser cette entrée de Paris.Un peu plus loin, l'offre de bus et de tram semble disproportionnée et les conducteurs se demandent parfois à quoi ils servent.
"J'ai couru 45 minutes. Je n'ai aucune idée de la distance que j'ai parcourue. J'ai bien mon attestation et ma carte d'identité mais je n'ai pas été contrôlé" nous a raconté Pascal qui avait fait une pause dans sa journée de télétravail.