Coronavirus : dans quelles villes faut-il porter le masque à l'extérieur ?

En Ile-de-France, plusieurs villes, imposent désormais le port du masque en extérieur, notamment dans le Val-d’Oise, un département qui connaît une recrudescence des cas de Covid-19. A Paris, la maire, Anne Hidalgo souhaite également rendre obligatoire le masque dans certains quartiers.

Philippe Laurent, le maire de Sceaux (Hauts-de-Seine), avait été le premier à imposer à ses administrés le port du masque dans les rues. Son arrêté municipal, signé au mois d’avril, avait été annulé quelques semaines plus tard par le Conseil d’Etat. Un mois après, le maire par interim de Levallois-Perret,  Jean-Yves Cavallini, avait également publié un arrêté municipal, rendant le port du masque obligatoire dans tous les espaces publics de la ville.

Depuis d'autres villes touristiques, comme Nice, Saint-Malo ou Bayonne ou de grandes métropoles comme Lille, ont pris des décisions similaires. Ainsi plusieurs communes franciliennes imposent désormais de porter un masque dans les rues, les parcs et les jardins et les marchés alimentaires. La plupart d'entre elles se trouvent dans le Val-d'Oise.

Plusieurs villes du Val-d’Oise concernées

A Sarcelles, le port du masque est obligatoire dans les parcs et sur les marchés depuis le mois de mai. Idem pour Beauchamp, Ermont, Herblay ou Cergy. Dans cette commune, le maire a pris un arrêté municipal rendant le masque obligatoire à partir de 11 ans sur les marchés. Cette décision restera en vigueur jusqu’au 27 septembre.
Depuis le 1er août, le masque est également obligatoire sur la base de loisirs de Cergy-Pontoise sur décision préfectorale.
 

L’insécurité sanitaire est extrême

Philippe Sueur, maire d'Enghien-les Bains

Dès demain mercredi 5 août, à Enghien-les-Bains, ville touristique et thermale, le masque devra être porté impérativement dans certaines zones géographiques de la ville.
 

Pour le maire, Philippe Sueur, l’insécurité sanitaire est extrême. "A Enghien, le vendredi, samedi et dimanche, c’est 20 000 visiteurs", nous explique t-il. "Les gens ont envie d’être à l’extérieur, je le comprends. Il fait chaud, on a envie d’aller au lac, de sortir, de retrouver des amis mais il y a des comportements collectifs malheureux. Trop de gens se regroupent autour du lac ou dans l’hémicycle de verdure près des thermes et du casino. Les gens sont les uns sur les autres. Ce n’est pas sérieux !", s’exclame le maire de la commune.

Le premier édile rappelle que la situation épidémique du Val d’Oise est fragile et que le département a été classé en "vigilance modérée" par l’agence sanitaire Santé publique France. "Les gens doivent être plus responsables, prendre conscience que le coronavirus n’est pas éradiqué. Il faut être solidaire, avoir du bon sens en portant un masque. S’il devait y avoir un nouveau confinement, ce serait la ruine économique du pays", alerte t-il.
 
Le maire ne craint pas un scénario judiciaire comme à Sceaux. "L’arrêté a été approuvé par la préfecture. Et le port du masque n’est pas obligatoire dans toute la ville", détaille t-il. Seules certaines zones géographiques proches du lac sont concernées comme les parcs et jardins, le quai Tabarly, la jetée-promenade et la rue Charles de Gaule, l'esplanade Patenôtre-Desnoyers, le boulevard du lac, l'avenue de Ceinture, la rue de Mora, la rue de l’Arrivée et la rue du Départ.

Philippe Sueur ne souhaite pas étendre l’obligation du port du masque sur toute la ville. "Nous avons seulement visé les zones de regroupement", explique t-il. Tout contrevenant est passible d’une amende de 38 euros.

D'autres villes incitent ou recommandent de porter un masque dans les rues

Le nombre de villes où porter le masque à l'extérieur est obligatoire se multiple. Le 29 juillet, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a recommandé le port du masque dans les rues dans certaines situations, notamment si la distanciation d'au moins un mètre ne peut pas être respectée. Depuis le 31 juillet, les préfets sont ainsi autorisés à prendre des arrêtés imposant cette barrière sanitaire.

Dans le Val-de-Marne, le maire de Nogent-sur-Marne a pris un arrêté municipal, le 29 juillet dernier "recommandant" le port du masque dans certains espaces publics extérieurs de la ville comme les rues, les places, les parcs et les abords de la gare "dès lors que, par effet de regroupement, la distanciation physique d'au moins un mètre entre deux personnes ne peut être respectée, il est recommandé aux personnes de 11 ans ou plus de porter un masque chirurgical ou en tissu dans les lieux définis par l'arrêté". Selon la mairie, la distanciation sociale n'est pas assez respectée lors de regroupement notamment dans les files d'attentes au restaurant ou au cinéma. Mais dans cette commune aucune obligation ou amende.

A Paris, Anne Hidalgo souhaite également imposer le port du masque dans certaines zones au vu de la dégradation de la situation sanitaire. Selon le journal Le Monde, elle s'apprêterait à en faire la demande au préfet de police. Information confirmée par la municipalité. 
"Nous incitions déjà les Parisiens à utiliser le masque le plus possible, mais ce n’était pas très suivi », regrette Anne Souyris, élue en charge de la Santé dans une interview donnée au quotidien. "Si le port de cette protection est globalement respecté à l’intérieur des commerces et dans les transports en commun, où il est obligatoire, la pratique est tout autre à l’extérieur. Dans les rues, « 90 % des gens n’en ont pas », évalue l’adjointe," estimant être au début d’une deuxième vague".
 

Le Conseil scientifique a rendu un nouvel avis aujourd'hui, mardi 4 août, estimant la situation actuelle du pays préoccupante. L'instance constate "une recrudescence récente du nombre de cas de Covid-19" et "une perte accentuée des mesures de distanciation et des mesures barrières" et n'exclut pas une "seconde vague" cet automne.
 
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