Le préfet de la région Ile-de-France, Marc Guillaume, et le préfet de police de Paris, Didier Lallement, ont justifié samedi dans un courrier à la maire de Paris, Anne Hidalgo, le déplacement des consommateurs de crack dans un lieu "temporaire", en lisière de la capitale.
Dans leur courrier, Marc Guillaume et Didier Lallement font valoir que "l'Etat a assumé d'organiser (la) solution temporaire", porte de la Villette; la présence des usagers de crack rue Riquet "à proximité immédiate de nombreux riverains d'écoles" étant "intenable".
En effet, vendredi dernier, une cinquantaine de toxicomanes a été expulsée de le rue Riquet dans le 19 e arr. et regroupée dans un square porte de la Villette, 2 km plus loin.
Ils soulignent que, parallèlement à la lutte contre les trafics de drogue, "l'accompagnement médico-social des consommateurs de crack a été très fortement amplifié" avec un "renforcement des maraudes médico-sociales et l'ouverture de 400 places d'hébergement".
La préfecture de police de Paris "veillera à la sécurisation des habitants de Paris et de Seine-Saint-Denis"
Ils justifient en outre l'édification d'un mur bouchant un tunnel entre Paris et Pantin, afin d'empêcher les consommateurs de crack d'aller en Seine-Saint-Denis. Ce mur est "une indispensable protection des habitants de Pantin", écrivent-ils, en ajoutant que la préfecture de police de Paris "veillera à la sécurisation des habitants de Paris et de Seine-Saint-Denis".
Trouver des solutions pérennes
Ils entendent répondre ainsi aux critiques selon lesquelles l'Etat et le préfet de police ne traiteraient pas dans sa globalité le problème du crack. Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo a demandé une réunion urgente des pouvoirs publics compétents, Préfecture de Police, mairie de Paris, préfecture de région, Agence régionale de santé. La mairie de Paris craint la formation d'un nouveau point de fixation comme celui de la porte de la Chapelle, appelé "la colline du crack".
Nous sommes à votre disposition pour travailler le plus rapidement possible
"Nous sommes à votre disposition pour travailler le plus rapidement possible, aux propositions de lieux que vous nous adresserez ainsi qu'à l'Agence régionale de Santé d'Ile de France afin de permettre leur ouverture dans les prochaines semaines", ont répondu les préfets de police et de région dans leur courrier.
Cette lettre intervient dans un climat de tension entre, d'une part la mairie et, d'autre part la préfecture de police et le ministère de l'Intérieur, concernant la gestion de cet épineux problème qui affecte le nord-est parisien depuis des décennies.