Les lycéens franciliens ont découvert officiellement leurs résultats, publiés ce mardi. Mais il n’y avait pas de suspense pour les candidats, les notes se basant sur le contrôle continu en raison de la crise sanitaire. Le diplôme a-t-il pour autant moins de valeur ?
Pas d’embrassades, ni d’attroupements comme le préconisait le ministère de l'Education nationale : les lycéens franciliens garderont probablement un souvenir particulier de ce baccalauréat 2020. A Paris, au lycée Jean-Lurçat (XIIIe arrondissement), les élèves sont venus récupérer leurs notes au compte-gouttes, découvrant ainsi officiellement leurs résultats. Les candidats les connaissaient en effet déjà.
En raison de la crise sanitaire, le diplôme est délivré cette année sur la base du contrôle continu, selon les moyennes des premier et deuxième trimestres.
Pas de suspense donc, puisque les jeunes n’ont pas eu à passer les traditionnelles épreuves finales. Du côté du lycée François-Ier à Fontainebleau, en Seine-et-Marne, certains ont également tenu à venir lire leur nom sur les tableaux d’affichage. "Je trouve que le contrôle continu reflète bien le niveau de l’élève au cours de l’année. Je suis contente, j’ai bien travaillé, les résultats sont là", estime par exemple Emma Koum, qui a obtenu une mention très bien, "satisfaite" sans toutefois sembler euphorique. Dans cet établissement, le taux de réussite est de 95% cette année, un chiffre similaire à l’an dernier.Au lycée Jean-Lurçat (Paris 13), les élèves sont venus récupérer leurs notes au compte-gouttes et ont (officiellement) découvert leurs résultats. Des notes également disponibles en ligne. #Bac2020 pic.twitter.com/7wcL0UxgAE
— France 3 Paris (@France3Paris) July 7, 2020
S’il y a eu un peu plus de mentions cette année, certains doivent passer au rattrapage. C’est le cas de Jérémy Meyer, néanmoins soulagé d’avoir pu commencer à réviser depuis un mois : "Ça me rassure, j’ai pu bien me préparer".
Avec un rituel chamboulé, ce bac inédit représente-t-il pour autant un diplôme au rabais ? Non, d’après le proviseur de cet établissement de Fontainebleau, pour qui la fonction première du lycée est de préparer à l’enseignement supérieur.
"Ce n’est pas que le bac n’a plus de valeur, mais le lycée prépare surtout aux études"
Même sentiment de la part d’Adèle Guttmann-Faure, élève au lycée Jacques Monod à Clamart (Hauts-de-Seine) : "Ce n’est pas que le bac n’a plus de valeur, mais le lycée prépare surtout aux études. Je suis contente, et je ne me sens pas moins confiante. Et même si ce n’est pas pareil que de vivre la semaine d’épreuves finales, on a déjà passé un bac blanc, ça donne aussi une idée."Le rite de passage a un peu manqué… Mais on s’est appelés entre camarades pour savoir.
La candidate, qui a obtenu une mention bien, explique avoir trouvé "un peu déstabilisant" la décision de baser l’obtention du diplôme sur le contrôle continu, lors de l’annonce le 3 avril dernier. "Au début, on pouvait peut-être se sentir un peu déçu, puisqu’on a travaillé et basé toute notre scolarité sur les épreuves finales. Mais on s’est aussi rendu compte qu’on n’avait ceci dit pas à tout réviser", nuance-t-elle.
L’élève, qui a consulté ses résultats en ligne, son établissement n’ayant pas mis en place d’affichage, explique par ailleurs que "le rite de passage a un peu manqué" pour ce qui est de la découverte des notes : "On associe ça à la fin du lycée, à la fin de l’année. Mais on s’est appelés entre camarades pour savoir." La lycéenne prépare une licence de droit à la Sorbonne.
Je ne pense pas que l’impact sera vraiment énorme sur la valeur du diplôme
Romain, élève au lycée Henri-IV (Ve arrondissement), a aussi appris ses résultats à distance. "Certains peuvent être déçus de ne pas avoir pu passer les épreuves, mais le contrôle continu a également pu presque en arranger d’autres, en évitant la pression du bac avec des bonnes notes au cours de l’année, estime le lycéen, qui a obtenu une mention très bien. Je ne pense pas que l’impact sera vraiment énorme sur la valeur du diplôme. Il sera peut-être plus important pour les personnes dont le bac était un objectif important pour le dossier. A Henri-IV, il y a uniquement de très bons élèves, qui recherchent au moins la mention."
Admis à Sciences Po Paris, Romain n’est "pas spécialement inquiet" pour l’année prochaine : "Je ne sais pas encore exactement comment va se passer la rentrée pour les premières années, si elle se déroulera en semi-présentiel." Il raconte ne "pas avoir eu énormément de problèmes pendant le confinement, même si c’était moins agréable", espérant ceci dit "être vite débarrasser" de la crise sanitaire et des cours à distance.