Réorganisation du temps de travail, rémunération des médecins de ville… Le chef de l’Etat a présenté ce vendredi une série de mesures et d'engagements pour réformer le système de santé, à l’occasion de ses vœux aux soignants au Centre hospitalier Sud Francilien.
L’objectif affiché est de sortir le système de santé de "ce jour de crise sans fin". En déplacement au Centre hospitalier Sud Francilien (CHSF), situé à Corbeil-Essonnes (Essonne), Emmanuel Macron a reconnu "l'épuisement personnel et collectif, ce sentiment parfois de perte de sens qui s'est installé, le sentiment au fond de passer d'une crise à l'autre". Pour "gagner du temps de soignants", le président de la République a annoncé vouloir prendre des "décisions radicales".
Le chef de l’Etat a dit vouloir "aller encore plus loin" concernant les places ouvertes aux concours d'infirmiers, prônant "un système plus responsabilisant" en sortie de cursus pour que les infirmières restent à l'hôpital.
Il a également évoqué une réorganisation du travail "d'ici au 1er juin", pour donner plus d'autonomie à chaque service et rendre l'hôpital plus attractif face aux départs de nombreux soignants. Il a pointé du doigt une "hyper-rigidité" dans l'application des 35 heures et un système qui "ne marche qu'avec des heures supplémentaires".
Emmanuel Macron a aussi dit vouloir sortir de la tarification à l'acte à l'hôpital - souvent accusée de pousser à la suractivité avec des effectifs moindres - dès le prochain budget de la Sécurité sociale. Et ce au profit d'un financement sur "objectifs de santé publique", négociés "à l'échelle d'un territoire".
Le chef de l’Etat a également défendu l'instauration d'un tandem "administratif et médical" nommé à la tête des établissements "sur la base d'un projet", pour conférer une place plus importante aux médecins.
Emmanuel Macron promet une meilleure rémunération des médecins de ville assurant des gardes
Pour ce qui est de la médecine de ville, Emmanuel Macron a promis de "mieux rémunérer" les généralistes lorsqu’ils "assurent la permanence des soins" et "prennent en charge des nouveaux patients". Objectif : permettre aux Français de "trouver facilement un médecin de garde".
Cette annonce survient alors que les médecins libéraux ont reconduit leur grève cette semaine. Ces derniers ont manifesté jeudi à Paris pour demander une augmentation du prix de la consultation.
Autre objectif annoncé : '"accélérer le recrutement des assistants médicaux" institués en 2018, pour porter leur nombre de "près de 4 000" subventionnés par l'Assurance maladie aujourd’hui à "10 000 d'ici la fin de l'année prochaine".
Tous les patients souffrant d'une maladie chronique et ne disposant pas d'un médecin traitant s'en verront proposer un "avant la fin de l'année", a enfin promis le président de la République. A défaut de "médecin traitant", ils auront accès à "une équipe traitante" de soignants de diverses disciplines.
Emmanuel Macron a enfin plaidé pour la libéralisation de la "télé-expertise", en pointant du doigt le seuil actuel de 20%. Aujourd'hui, un médecin ne peut pas réaliser plus de 20% de son volume d'activité à distance (téléconsultations et télé-expertises cumulées) sur une année civile.
Avec AFP.