Le collectif "Médecins pour demain", qui demande notamment le doublement du tarif de consultation, appelle à la fermeture des cabinets jusqu’au dimanche 8 janvier. Une manifestation est prévue jeudi 5 janvier à Paris.
Le mouvement devait initialement durer jusqu’à ce lundi 2 janvier. La grève des médecins libéraux est finalement reconduite pour une deuxième semaine, jusqu’au 8 janvier. "Nous nous y attendions. Le gouvernement n’a malheureusement pas daigné nous accorder de l’attention malgré cette première semaine de grève", annonce le collectif "Médecins pour demain" sur son site, en appelant à poursuivre la mobilisation.
Les médecins libéraux en grève demandent un doublement du tarif de consultation, de 25 à 50 euros, pour de meilleures conditions d’exercice. "Il faut sauver la médecine libérale et garantir l’accès aux soins, les conditions de travail sont telles (sous-effectif, épuisement, burn out, suicides) que les médecins ne s’installent plus. Aidez-nous à garantir l’accès aux soins et sauver la médecine libérale", explique le collectif "Médecins pour demain" dans un tweet publié dimanche.
Lancé le 26 décembre, l’appel à la grève avait été soutenu par de nombreux syndicats : l’UFML (Union française pour une médecine libre), la FMF (Fédération des médecins de France), Jeunes médecins ou encore le SML (Syndicat des Médecins Libéraux).
"On attend un vrai travail pour faire remonter nos idées"
Le mouvement de grève des médecins libéraux a été vivement critiqué par le ministre de la Santé François Braun, dans un contexte de triple épidémie (bronchiolite, coronavirus et grippe). "La grève des médecins généralistes est malvenue en cette période d'extrême difficulté pour le système de santé", a-t-il déclaré le 28 décembre, comme le rapporte franceinfo. "Nous avons été injustement sermonnés", répond le collectif "Médecins pour demain" sur son site.
Le collectif "Médecins pour demain", créé à la fin de l’été sur les réseaux sociaux, avait déjà lancé un premier mouvement de grève début décembre. "On espérait une réponse rapide à nos propositions, mais nous n’avons toujours pas été entendus", explique ce lundi le Dr Noëlle Cariclet, psychiatre en Seine-et-Marne et porte-parole de "Médecins pour demain". Le collectif appelle d’ailleurs à manifester le 5 janvier à Paris. Une marche est prévue à partir de 13h30 au départ de la place du Panthéon (Ve arrondissement) en direction du ministère de la Santé, avenue Duquesne (VIIe arrondissement). "Tous les soutiens (patients, famille, etc) sont les bienvenus", annonce le collectif.
"Nous devrions être reçus par le ministre à l’issue de la manifestation de jeudi. On attend un vrai travail pour faire remonter nos idées et améliorer les soins pour la population de manière efficiente et utile", indique le Dr Noëlle Cariclet. Parmi les propositions du collectif "pour assurer un accès aux soins à tous les patients", elle cite notamment "un guichet numérique pour permettre de trouver sur le territoire les six millions de patients sans médecin traitant et pouvoir les répartir", mais aussi "des consultations avancées dans les déserts médicaux où serait mis à disposition un bureau sur une base régulière, pour que des médecins généralistes et spécialistes puissent prêter main forte".