Les avocats des victimes du déraillement du Paris-Limoges, à Brétigny-sur-Orge, en juillet 2013, dénoncent les "mensonges de la SNCF", après les révélations du "Canard enchaîné".
"Ne pas transmettre les éléments demandés, déjà, ça paraît très limite. Mais là on tombe dans les mensonges et dans l'obstruction", note Me Marie-Laure Ingouf, avocate d'une partie civile, qui n'a cependant pas eu directement accès aux procès verbaux évoqués dans l'article.
Selon l'hebdomadaire, chaque cheminot concerné par l'enquête a été "invité à un entretien avec le service juridique" de la SNCF, avant son audition par les enquêteurs. Audition, souvent aussi, suivie d'un débriefing avec le même service juridique.
Le "Canard enchaîné" dit s'appuyer sur de "nombreuses pièces de l'enquête", pour affirmer que des dirigeants de la SNCF ont été placés sur écoute par les juges. Des écoutes qui mettraient en évidence "un double langage" de la part de certains témoins.
"Subornation de témoins"
"C'est de la subornation de témoins", ajoute Me Gérard Chemla, avocat de l'association d'Entraide et de défense des victimes de la catastrophe de Brétigny, qui accuse la SNCF d'avoir "fabriqué de faux témoignages". Néanmoins, les deux avocats n'envisagent pas pour l'instant de porter plainte (sans doute pas avant d'voir pu vérifier eux-même les documents du Canard.La SNCF se contente pour le moment d'indiquer que ses salariés sont libres de leur parole, en précisant que sa "direction juridique défend et accompagne ses salariés lorsqu'ils sont mis en cause dans l'exercice de leur fonction".