Quelque 150 personnes ont manifesté samedi à Evry pour dénoncer la "maltraitance" dont sont victimes les Roms et demander le respect de leurs droits "les plus fondamentaux", deux semaines après le lynchage d'un adolescent rom.
"On marche pour exprimer notre opposition à la politique gouvernementale à l'endroit des Roms, politique qui choisit de les maltraiter et de les désigner comme un problème par nature", a expliqué à l'AFP Denis Krys de l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (Asefrr).
Derrière une banderole posant la question "les r'hommes naissent libres et égaux en droits?", familles et militants ont défilé pour condamner "l'éviction systématique des campements" roms.
"Quand on vient détruire les cabanes au petit matin, effrayer les enfants avec des bulldozers, c'est vraiment une cruauté", a ajouté Denis Krys.
En 2013, les autorités ont procédé à un nombre record d'évacuations de campements roms. Sur les 400 bidonvilles et squatts recensés en France, 165 ont été démantelés, ce qui a mis 19.380 personnes à la rue, selon un décompte associatif.
Valentin Covaci, 23 ans, est arrivé en France de Roumanie il y a quatorze ans. Aujourd'hui employé en CDI dans une entreprise de nettoyage, il ne sait plus combien de fois lui et sa famille ont vu leur campement évacué.
"On voudrait juste pouvoir vivre dans un endroit où on est sûr d'habiter quelques années, avec des douches, des toilettes... Vivre comme des Français normaux", a-t-il dit.
Pour le président de l'Asefrr, Loïc Gandais, les associations doivent accompagner ces situations de grande précarité mais également entrer "dans une démarche de résistance pour éviter les tragédies comme à Pierrefitte", la commune de Seine-Saint-Denis où il y a deux semaines un adolescent rom a été agressé et laissé pour mort.
"Il faudrait que la société française comprenne que tout le monde doit avoir la possibilité de revendiquer ses droits et vivre dignement", a-t-il souligné.
Vendredi soir, une soixantaine de personnes d'un collectif baptisé "Justice pour tous les Darius des quartiers" s'étaient réunies devant la mairie de Pierrefitte
pour dénoncer un "racisme d'État" dirigé selon eux contre les Roms.