Une centaine de personnes se sont rassemblées jeudi soir lors d'une marche dans le quartier sensible des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essonne) pour dénoncer les récents incendies volontaires d'une école et d'une médiathèque.
"On est tristes, en colère et on a peur", ont déclaré des parents d'élèves venus du quartier mais également de toute la ville avec leurs enfants. Ils avaient répondu à l'appel de l'association Agir pour les Tarterêts.
Deux voitures béliers ont été projetées dans la nuit de dimanche à lundi à quinze minutes d'intervalle contre la médiathèque et une école du quartier, provoquant des incendies mais sans faire de victimes.
Munis d'une bougie pour exprimer leur souhait de "remettre de la lumière dans le quartier", les participants sont partis à 19h00 de la médiathèque des Tarterêts, dont la facade détruite a été recouverte d'un coffrage en bois. Ils ont rejoint la cour de l'école Jean-Macé, dont une aile a été entièrement noircie par les flammes. Bruno Piriou, conseiller général Front de gauche, a dénoncé "des règlements de comptes" politiques à l'origine de ces incendies. "Il ne suffit pas de dire que ce sont des imbéciles qui ont fait ça. [...] Mettre du politique dans ce qui s'est passé, c'est éviter la stigmatisation des jeunes des Tarterêts", a expliqué Ulysse Rabaté, conseiller municipal d'opposition (FG). "Je ne vois pas comment cela peut s'arrêter tant qu'on ne connaîtra pas qui a
fait ça, et pourquoi", a estimé pour sa part Jacky Delarge, directeur d'une autre école de la ville, incendiée en 2011.
Depuis lundi, plusieurs initiatives d'habitants ont été relayées sur les réseaux sociaux. La Fédération des conseils de parents d'élèves de l'Essonne a annoncé "une grande collecte de livres" pour la médiathèque alors qu'un appel anonyme à la collecte de 1 euro par personne pour "reconstruire l'école" a circulé sur Facebook. "L'école n'est pas à reconstruire" et "pas plus d'un tiers des livres de la médiathèque ont été détruits", a répondu à l'AFP le cabinet du maire de Corbeil-Essonnes, estimant possible une réouverture des bâtiments "après les vacances." Les 250 élèves de l'école ont été pris en charge dès mardi dans un groupe scolaire à proximité.
Ce quartier sensible est régulièrement la cible d'incendies volontaires. En 2012, un centre de protection maternelle et infantile (PMI) et une médiathèque avaient été incendiés à une semaine d'intervalle.