Faute d'internes, les services de pédiatrie redoutent une "crise sanitaire" en Île-de-France

Alors que l’hiver approche, plus d’une vingtaine de chefs de services de pédiatrie d'Île-de-France tirent la sonnette d’alarme face au manque d'internes de médecine générale. Ils craignent que la situation évolue en « crise sanitaire ».

La pédiatrie va-t-elle faire face à une « crise sanitaire » cet hiver en région parisienne ? C’est ce que redoutent plus d’une vingtaine de chefs de services dans un communiqué, faute d’internes de médecine générale. « A la suite d'ouvertures de postes décidées sans concertation avec les représentants des services de pédiatrie d'Ile-de-France, la répartition des internes de médecine générale dans les différents services de pédiatrie de la région s'est faite sans tenir compte des besoins des hôpitaux, notamment ceux les plus éloignés du centre de Paris », explique le texte.

« Beaucoup de stages ont été ouverts à Paris et dans la petite couronne, où les internes se sont répartis », délaissant ainsi les établissements de la grande couronne, détaille Dr Sébastien Rouget, chef du service de pédiatrie du centre hospitalier sud-francilien de Corbeil-Essonnes. Il déplore une situation « critique ». D’après le communiqué, il y aurait en tout « 168 postes d'interne de médecine générale non pourvus dans des services de pédiatrie alors que le semestre d'hiver est le plus chargé en raison des épidémies hivernales (bronchiolites, grippes, gastro-entérites) ».Ces services étant « déjà pénalisés par le manque de pédiatres dû à une démographie défavorable et au manque d'attractivité des carrières hospitalières », « plusieurs services ne seront pas en mesure d'assurer l'accueil des urgences pédiatriques 24h/24 à partir du 4 novembre », selon les chefs de services concernés.

Une « crise sans précédent »

Le communiqué en appelle ainsi à la responsabilité du gouvernement, et en particulier à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour « trouver une solution rapide à cette crise sans précédent ».

De son côté, l'Agence régionale de Santé (ARS) d'Île-de-France admet que « les résultats de la procédure de choix des internes de médecine générale pour le semestre d'hiver 2019 ont conduit à une légère réduction du nombre d'internes ayant choisi d'effectuer leur stage dans un service de pédiatrie, mais surtout à une répartition de ces 159 internes qui n'est pas en adéquation avec les besoins de fonctionnement » de ces services. De quoi « conduire à des tensions fortes dans certains services déjà largement sollicités ».L’ARS dit par ailleurs suivre « avec beaucoup de vigilance ce dossier » et promet de mettre tout en œuvre « pour assurer la meilleure couverture de soins pédiatriques » l'hiver prochain. « Chacun devra prendre sa part de responsabilité », indique-t-on à l'ARS, « les établissement très bien dotés » pouvant entre autres, d'après l'autorité, « inciter les internes à faire des gardes dans d'autres établissements ».
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