Urgences : déçus par le plan Buzyn, les grévistes maintiennent la pression avec une manifestation à Paris

Les grévistes, qui ont voté mardi la poursuite du mouvement, manifestent ce mercredi dans la capitale et appellent l'ensemble des services d’urgence à les rejoindre. Ils n’ont pas été convaincus par le plan de « refondation », présenté lundi par la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

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Après bientôt six mois d'action et avec 250 services engagés à ce jour, le mouvement de grève mené au sein des urgences est décidemment inédit. Et les grévistes ne comptent pas relâcher la pression, avec une manifestation ce mercredi à Paris, dans le cadre d’une « journée d'action » organisée par la CGT dans tout le secteur sanitaire et social.Mardi à l’issue d’une assemblée générale à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, les représentants du mouvement ont voté à main levée une motion rappelant leurs revendications, en espérant une extension aux autres services hospitaliers : des « réouvertures de lits », des « recrutements à la hauteur des besoins » ou encore une « augmentation de 300 euros net mensuel ». La veille, Agnès Buzyn avait pourtant présenté un plan de « refondation », pour tenter de mettre fin à la grève.

Un plan « loin des attentes du personnel »

La ministre de la Santé a en effet beau avoir promis d'ici 2022 « plus de 750 millions d'euros » puisés dans des crédits existants, le collectif Inter-Urgences n’a pas été convaincu. Malgré les mesures mises en avant – un nouveau « service d'accès aux soins » pour réguler les appels aux secours, des « admissions directes » sans passage aux urgences pour les personnes âgées et une meilleure « gestion des lits » disponibles dans les hôpitaux –, Hugo Huon, président du collectif, résume les annonces à du « flan ».Du côté de la CGT, le secrétaire général Philippe Martinez estime que le plan d’Agnès Buzyn reste « loin des attentes du personnel ». D’après Force ouvrière, qui a décidé de « s'associer » à la mobilisation parisienne d’aujourd’hui, l’annonce de la ministre « ne répond en rien à la réalité du terrain ». Moins critique, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, considère lui qu'« on ne peut pas dire qu'il ne s'est rien passé », même s'il « manque beaucoup de choses », notamment « sur la reconnaissance professionnelle » et « la question des lits supplémentaires ».

« Un rendez-vous raté » sans « rien sur les revalorisations salariales »

Pour ce qui est des médecins, Patrick Pelloux, qui préside l'Association des urgentistes de France (Amuf), se dit « très déçu » par le plan. Il évoque « un rendez-vous raté » sans « rien sur les revalorisations salariales », et assure que « la contestation va être sévère ».Côté dirigeants hospitaliers, le président de la fédération du secteur public (FHF), Frédéric Valletoux, apporte un soutien modéré au plan de la ministre, jugeant que c'est « une première avancée mais il va lui falloir du courage politique pour une mise en œuvre efficace ». Certains semblent plus convaincus, comme le patron de la FHP (cliniques privées), Lamine Gharbi, qui salue « un important effort financier ». « On ne s'attendait pas à un choix budgétaire aussi important », a par ailleurs reconnu François Braun, président de l'association Samu-Urgences de France.

Enthousiasme du côté des dirigeants hospitaliers

Cet enthousiasme vis-à-vis des mesures est partagé du côté de la Société française de médecine d'urgence (SFMU), de l'Ordre national des infirmiers, ou encore chez le principal syndicat des kinés (FFMKR). Pour les médecins libéraux, au contraire, le plan ferait la part trop belle à l'hôpital.Pour ce qui est de la grève, Christophe Le Tallec, vice-président du collectif Inter-Urgences, prévoit des « rassemblements locaux » le 26 septembre prochain. « Une date de mobilisation nationale » doit aussi être fixée prochainement .
 
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