À Aulnay-sous-Bois, les urgences de l'hôpital Ballanger ont dû refuser des patients samedi soir dernier. Pourtant, l'établissement est l'un des plus importants de la région, mais depuis des mois, ses urgences tournent avec seulement la moitié des médecins prévus normalement.
Pour les urgences, vous êtes priés de vous adresser ailleurs. Samedi 18 mai au soir, c'était la consigne de la direction de l'hôpital aux services de secours : orienter les malades dans d'autres établissements. Cette pratique s'appelle le délestage. Face au sous-effectif des soignants, les syndicats sont résignés.
"Pour nos patients dans nos urgences, c'est le délai d'attente qui s'allonge. Aussi les questions d'insécurité, parce que comment faire le tri du patient s'il n'y a plus de médecins pour faire cette évaluation d'emblée, cela peut générer des insécurités et des accidents", explique Patrice Vétéran, CGT membre du CHSCT de l'hôpital Robert Ballanger.
Moitié des effectifs manquants
La nuit, un seul docteur assure la garde, mais il en faudrait au moins deux. Au total, 13 médecins manquent à l'appel au sein de l'hôpital Ballanger, soit pratiquement la moitié des effectifs sans compter l'absence totale d'internes."Aujourd'hui, des recrutements sont en cours. Les postes sont publiés, nous faisons appel à l'intérim et aux médecins vacataires des autres établissements. Mais viennent aussi compléter les effectifs médicaux avec le recours aux internes qui sont affectés sur d'autres établissements et au recrutement de médecins étrangers. Donc incessamment sous peu, la situation devrait s'améliorer", affirme Catherine Leguay Portada, directrice déléguée de l'hôpital Robert Ballanger.
"On met la population en danger"
Conçues pour 40.000 passages par an, les urgences en ont reçu presque le double l'année dernière. Côté Samu, on craint un effet domino. L'hôpital d'Aulnay-sous-Bois est un des plus importants d'Île-de-France, il est référent pour l'aéroport de Roissy et la prison de Villepinte."On met la population en danger parce que c'est un hôpital qui est dans une zone difficile où déjà, la démographie médicale est très tendue et pour une partie de la population, le seul recours reste l'hôpital. S'il n'est plus disponible, il n'y a plus rien", indique Christophe Prudhomme, médecin urgentiste et délégué CGT (Samu 93).
Pendant 6 mois encore la direction envisage d'autres délestages en attendant de pouvoir recruter.