Inédit par sa forme et son ampleur, c'est bien sur les réseaux sociaux qu'a émergé le mouvement des "Gilets jaunes". A la veille d'un nouveau week-end de mobilisation, les incertitudes se portent sur l'ampleur de "l'Acte 4", et sa préparation sur les réseaux sociaux et les messageries privées.
"Acte 4 : Macron Démission", "On Maintient Le Cap" ou encore "Manu, on arrive !"... Pas simple de s'y retrouver parmi la multitude des groupes ou événements organisés sur Facebook en vue d'un possible "Acte 4" de la mobilisation des "Gilets jaunes". Samedi, à Paris, les manifestants pourraient reconduire le mouvement de contestation. Une troisième journée de manifestation dans les rues de la capitale, après le coup d'envoi national du mouvement, le 17 novembre dernier.
Comme à la veille des précédentes journées, c'est toujours sur le Web que la lutte s'organise. Ce mercredi, les pages appelant à manifester samedi prochain se comptaient encore par dizaines sur Facebook. Ainsi en est-il de l'événement "Manu, on arrive !", qui comptabilisait plus de 9.000 "participants", et 42.000 personnes "intéressées" mercredi. Cet événement appelle au rassemblement des manifestants dès "six heures" du matin, peut-on lire sur sa description. A l'origine de l'événement, le compte Facebook "Info blocage France", qui partage régulièrement des posts relatifs aux Gilets jaunes, et ne cache pas son soutien à Marine Le Pen.Parmi les autres événements, l'"Acte 4 : Macron Demission", organisé par la communauté "Je suis Gilet jaune". Ce dernier événement comptait mercredi 24.000 personnes "intéressées" et près de 4.000 participants potentiels. Quant au lieu prévu pour la manifestation, il s'agit soit des "Champs-Elysées", soit de la "place Denfert-Rochereau", des locaux de FranceTélévisions ou encore de Bercy... Et parfois, le lieu n'est pas défini.
Whatsapp et Telegram
Mais la logistique s'organise aussi sur le Web, dans des espaces privés, via les messageries Whatsapp, Telegram, ou encore par SMS. "On ne communique plus vraiment sur les réseaux sociaux", confiait un "gilet jaune" de Seine-Saint-Denis à l'une des équipes de France 3 Paris Île-de-France, le samedi 1er décembre.Un mouvement à l'organisation impalpable... Une complexité supplémentaire pour le gouvernement. Auditionné lundi devant l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avouait ainsi le caractère inédit de la situation. "Il n'y a pas d'organisateur, il n'y a pas de déclaration, il n'y a pas de responsabilité. L'État se retrouve seul à gérer un mouvement totalement désorganisé avec toute la difficulté que cela implique", a indiqué Christophe Castaner, qui parle alors de "l'incapacité du mouvement à se structurer, à faire émerger un ou deux leaders (...) capable d'organiser la sécurité des manifestations".On ne communique plus vraiment sur les réseaux sociaux.
Samedi 1er décembre, la mobilisation des "Gilets jaunes" dans la capitale avait rapidement dégénéré, notamment dans le quartier de l'Etoile. Voitures, mobilier urbain et bâtiments incendiés... L'"Acte 3" avait fait plusieurs dizaines de blessés et d'importants dégâts dans les rues de Paris.L'État se retrouve seul à gérer un mouvement totalement désorganisé avec toute la difficulté que cela implique.