Le comblement des anciennes carrières de craie situées sous la colline Rodin, censé sécuriser les lieux, suscite l’opposition de certains habitants et certaines associations. Le site est classé monument historique depuis 1986.
"Stop béton partout !" et "Tes gravats ne nous comblent pas !", pouvait-on lire sur les pancartes. A Meudon (Hauts-de-Seine), des habitants ont manifesté ce dimanche après-midi devant la mairie, contre le comblement des anciennes carrières de craie Arnaudet, qui doit débuter en juin.
"On est contre le comblement parce qu’il existe d’autres méthodes de mise en sécurité qui sont conseillées par énormément d’experts, et qui malheureusement n’ont jamais été étudiées par la Ville", déplore Magdaleyna Labbé, du collectif Arnaudet Meudon.
Un site classé monument historique
Huit kilomètres de galeries se cachent sous le musée Rodin et plusieurs ateliers d’artisans encore en activité. Le tout sur quatre niveaux. Si les carrières sont aujourd’hui inaccessibles, certains habitants les connaissent bien.
"C’est impressionnant. Ce n’est pas tous les jours qu’on entre dans une pièce qui fait 10 mètres de haut, et encore moins dans une pièce qui fait 200 mètres de long, avec les traces des outils de l’époque", décrit un habitant lors du rassemblement.
"C’est splendide, ce sont des voûtes extraordinaires. Le son, à l’intérieur, permet des concerts d'orchestres de chambre. Le violon là-dedans, c’est à vous arracher le cœur", explique une autre manifestante.
"Les points d’intérêt de la carrière" préservés selon le maire
En 2017, un risque d’effondrement a été établi sur une partie de la carrière. D’où le projet de comblement avec une terre inerte.
Denis Larghero, le maire de Meudon (UDI), défend l’intérêt du remblai : "L’enjeu, c’est de trouver les projets et les acteurs qui vont nous aider à rendre la carrière visitable, accessible pour le public. Nous préservons aussi une grande partie des champignonnières, et une partie des galeries."
Soit "l’ensemble des points d’intérêt de la carrière", d’après l’édile. Alors que les manifestants redoutent un projet immobilier, la municipalité annonce de son côté l'aménagement d’un grand parc.