Au procès pour un bébé secoué, une assistante maternelle condamnée à 7 ans de prison en appel

La cour d'assises d'appel des Yvelines a condamné mardi soir à sept ans d'emprisonnement une ancienne assistante maternelle accusée d'avoir provoqué la mort d'un bébé dont elle avait la garde à Montrouge dans les Hauts-de-Seine. Elle avait été acquittée en première instance.

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Cette ex-nourrice comparaissait pour homicide involontaire sur Augustin, 10 mois, qu'elle gardait chez elle à Montrouge, et qui avait été hospitalisé dans le coma en novembre 2015 à la suite d'importantes lésions. Un hématome sous-dural avait été identifié comme étant la cause du décès du nourrisson, 17 jours après son hospitalisation. Conjuguées à l'hémorragie rétinienne également constatée, ces lésions ont permis aux différents experts de déterminer qu'Augustin était mort du syndrome du bébé secoué.

Syndrome du bébé secoué

La cour a estimé que les "conclusions concordantes" des autopsies et des expertises médicales incriminaient cette femme de 63 ans. Elle a également relevé "les zones d'ombre et les incohérences des propos" de l'accusée au sujet du déroulement de la journée lors de laquelle les lésions d'Augustin ont été constatées.

L'ancienne assistance maternelle s'est effondrée en larmes à l'annonce du verdict, entourée de ses proches. Les parents d'Augustin et l'un de ses frères, soulagés, ont également accueilli la décision par des pleurs."Mes clients sont heureux d'avoir tenu la promesse qu'ils avaient faite à Augustin", a réagi l'avocate de la famille, Me Sylvie Vernassière. "Après neuf ans, ils ont du mal à croire qu'ils peuvent enfin obtenir justice", a-t-elle ajouté.

Acquittement au bénéfice du doute en 2022

La cour d'assises des Hauts-de-Seine avait prononcé, en décembre 2022, un acquittement au bénéfice du doute, estimant que la datation des faits ne pouvait être déterminée "de manière certaine".

Le parquet général de Versailles avait fait appel de cette décision, conduisant à la tenue d'un nouveau procès.

Au cours des neuf jours d'audience, le parquet général et les avocats des parties civiles ont tâché de souligner les zones d'ombre de l'ex-nourrice, l'accusant d'avoir dissimulé des aspects de sa personnalité, notamment sa prise d'antidépresseurs, plusieurs années avant les faits.

L'avocat général David Sénat avait requis 10 ans de réclusion criminelle, soit le double de la peine demandée par le parquet en première instance. L'accusée "avait les moyens, le temps, le cadre, les raisons et aussi le tempérament pour exercer des violences fortes sur Augustin", a-t-il affirmé dans son réquisitoire.

"Le doute ce n'est pas le complotisme", avait pour sa part plaidé Me Noémie Sadi-Cottier, l'un des conseils de l'ex-nourrice. "C'est le questionnement nécessaire qui fonde les grands principes judiciaires que vous portez aujourd'hui", avait-elle poursuivi, s'adressant à la cour. "Quand on n'est pas absolument sûr, il faut avoir le courage de l'acquittement, même dans l'adversité", avait affirmé l'avocate.

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