Courbatures, maux de tête ou forte fièvre, les cas de grippe sont en hausse depuis plusieurs semaines dans la région. Dans les pharmacies, les patients viennent se faire vacciner tandis qu'aux urgences le nombre d'hospitalisations grimpe. Le plan blanc a été déclenché.
"Cette année, il y a un nombre important de formes graves." Le Pr Benjamin Davido alerte. L'infectiologue qui exerce à l'Hôpital de Garches dans les Hauts-de-Seine a vu le nombre de cas de grippes monter en flèche en ce début d'année.
"La pente est assez ascensionnelle, on est très préoccupés", alerte ce mercredi sur franceinfo Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris alors que la grippe met les hôpitaux sous tension. Une vingtaine d'hôpitaux ont déclenché leur plan Blanc pour faire face à la hausse des contaminations.
Ces dernières semaines, deux tiers des infections respiratoires aux urgences sont dues à la grippe. Principalement la grippe A qui contient parmi ses souches celle du H1N1, un virus particulièrement virulent. "On observe des formes sévères chez des jeunes avec des périodes de contamination qui durent plus de 7 jours", note le professeur.
"La part des hospitalisations pour grippe ou syndrome grippal parmi les hospitalisations" s'est ainsi établie "à un niveau d'intensité exceptionnellement élevé par comparaison aux saisons antérieures, et le nombre de cas progresse dans les établissements médicaux-sociaux", annonce Santé France Publique dans son bulletin épidémiologique.
Le nombre de décès en lien avec la grippe a aussi fortement augmenté, alerte également l'organisme.
Le vaccin protège des formes sévères
Face à cette montée du nombre de cas, de nombreux patients viennent se faire vacciner en pharmacie. "Les gens ont vu à la télévision que cela pouvait être grave alors, ils viennent pour se protéger", note Pap Gueye, pharmacien. Le vaccin contre la grippe permet d'éviter les formes graves. Dans les 7 jours, l'immunité réduit la gravité des symptômes.
Gilles Pialoux regrette néanmoins la faiblesse du taux de vaccination contre la grippe : "Si on regarde les personnes à risques de plus de 65 ans, on était l’année dernière à 54 % de vaccination alors que l'objectif c'est plutôt 75-80 %"
Parmi les publics à risques, seules 50 % des personnes concernées sont vaccinées. Les autorités recommandent une vaccination à 75 %.
Pour les personnes fragiles, le vaccin est gratuit. "J'aurais dû y aller plus tôt", reconnaît un patient à notre micro. "Les études ont montré que les personnes fragiles qui ont été contaminées et ne sont pas vaccinées présentaient quelques mois après des risques plus élevés d'infarctus du myocarde", détaille Yorick Berger, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France en Île-de-France.
Le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint, les contaminations devraient donc se poursuivre.
