Le ministre de l'Intérieur a saisi la justice pour "injure publique envers la police nationale et la gendarmerie nationale". Patrick Chaimovitch avait comparé la police actuelle et celle de Vichy dans un discours prononcé le 19 juillet dernier.
Gérald Darmanin a mis ses menaces à exécution. Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur avait annoncé vouloir porter plainte contre le maire de Colombes qui avait comparé les forces de police actuelles à la police du régime de Vichy, si ces propos venaient à être avérés. Ce mardi, il a confirmé à l’Assemblée nationale, après l’avoir annoncé sur Twitter hier, avoir déposé une plainte pour "injure publique envers la police nationale et la gendarmerie nationale" contre Patrick Chaimovitch (EELV).
X"Ces propos, par plusieurs témoins, ont été confirmés. J’ai donc décidé hier en fin de journée de déposer plainte. La justice fera son travail. J’ai saisi monsieur le procureur de la République de Nanterres", a détaillé Gérald Darmanin. Le 19 juillet dernier, le maire de Colombes avait déclaré en marge des commémorations de la rafle du Vel d’Hiv : "Les gendarmes français qui ont obéi aux ordres de leurs supérieurs en mettant en œuvre la rafle du Vel d'Hiv, et d'autres rafles encore après et ailleurs, sont les ancêtres de ceux qui aujourd'hui, avec le même zèle, traquent les migrants, les sans-papiers, les déboutés des droits humains".Des propos "scandaleux et insultants pour la République, pas seulement les forces de l’ordre", a jugé le ministre de l’Intérieur. Ce lundi, l’édile avait alors publié un communiqué où il exprimait ses regrets et rappelait son "soutien aux policiers et aux gendarmes qui exercent la lourde responsabilité républicaine de sécurité dans des conditions extrêmement difficiles".J’ai saisi ce jour le procureur de la République de Nanterre d’une plainte contre le maire de Colombes pour injure publique envers la police nationale et la gendarmerie nationale. https://t.co/GociUZc63K
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) July 27, 2020
"Il n’y a pour moi aucune comparaison possible entre police et gendarmerie d’un Etat démocratique d’une part, et police et gendarmerie de l’Etat pétainiste, d’autre part", ajoute-t-il. Un communiqué qui n’a pas convaincu Gérald Darmanin. "Je n’ai pas vu d’excuse à l’endroit des forces de l’ordre, et des Françaises et des Français qu’il a particulièrement choqué".