155 candidats se disputent les treize sièges que comptent les Hauts-de-Seine. La République en Marche et ses alliés du MoDem avaient raflé la plupart des sièges lors du scrutin de 2017. Une lourde défaite pour Les Républicains (LR) historiquement ancrés dans ce département.
Les 12 et 19 juin, les Altoséquanais sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale pour les cinq prochaines années. Treize circonscriptions composent les Hauts-de-Seine, fief historique de la droite. Lors du scrutin législatif de 2017, La République en Marche – à l’aide de son allié du MoDem – avait raflé la plupart des sièges. Dix sur treize.
Actuellement, les treize députés altoséquanais siégeant à l’Assemblée nationale sont (par circonscription et avec les étiquettes de 2017) :
1re - Elsa Faucillon (PCF)
2e - Adrien Taquet (LREM), puis Bénédicte Pételle (LREM)
3e - Christine Hennion (LREM)
4e - Isabelle Florennes (REM)
5e - Céline Calvez (LREM)
6e - Constance Le Grip (LR)
7e - Jacques Marilossian (LREM)
8e - Jacques Maire (LREM)
9e - Thierry Solère (LR)
10e - Gabriel Attal (LREM), puis Florence Provendier (LREM)
11e - Laurianne Rossi (LREM)
12e - Jean-Louis Bourlanges (MoDem)
13e - Frédérique Dumas (LREM)
Notons par ailleurs que lors de l’élection présidentielle de 2022, les électeurs du département ont plébiscité Emmanuel Macron aux premier et second tours, avec respectivement 37,11% et 80,39% des voix.
Le rêve de revanche de la droite
Durant les cinq dernières années, la droite a subi deux revers électoraux dans les Hauts-de-Seine, pourtant l’un de ses bastions historiques. Le premier lors des législatives de 2017, lorsque LREM lui a raflé la plupart des sièges. Ses deux seuls députés élus (Thierry Solère et Constance Le Grip) sont, depuis, passés dans le camp de la majorité, respectivement en 2017 et 2022. Le second revers, c’est le score de la droite dans le département – représentée par Valérie Pécresse – lors de la dernière présidentielle (8,03%).
Autre revers : Les Républicains (LR) n’ont pas réussi à s'entendre avec leurs alliés centristes de l'UDI dans ce territoire de l'ouest parisien. Une réunion de crise a eu lieu sans trouver d'accord. "C'est du gâchis, très irrationnel", assure à l'AFP le sénateur UDI Hervé Marseille, et "ça a poussé beaucoup de nos élus à travailler avec la majorité", ajoute-t-il. "LR a négocié jusqu'au bout mais l'UDI voulait une majorité de circos et Hervé Marseille a fait une alliance avec LREM pour les sénatoriales", réplique-t-on chez LR.
La droite part ainsi en ordre dispersé dans le 92. Mais avec l’ambition de corriger les échecs de 2017 et 2022. Dans la 8ème circonscription (Meudon, Sèvres, Chaville), l'adjointe UDI au maire de Meudon Virginie Lanlo s'est alliée à la porte-parole de LREM Prisca Thévenot pour affronter la directrice de la communication de LR, Cécile Richez. Dans la 13ème circonscription (Antony, Bourg-la-Reine, Châtenay-Malabry, Sceaux), fief pendant trente ans de Patrick Devedjian, le maire UDI de Sceaux Philippe Laurent affrontera un conseiller municipal de la majorité, Numa Isnard, investi par LR. LREM présente de son côté une autre porte-parole, Maud Bregeon.
Je veux aller à l’Assemblée nationale pour défendre la vie de mes concitoyens sur la sécurité, les transports, la santé, la construction… et pour tout cela, je suis candidat, avec le soutien des maires.
Philippe Juvin, candidat LR (3ème circonscription)
L'ex-candidat à la primaire LR Philippe Juvin se lance lui aussi dans la bataille : dans la 3ème circonscription (Bois-Colombes, Courbevoie, La Garenne-Colombes). En tant que maire de La Garenne-Colombes depuis plus de vingt ans, son implantation locale donne, estime-t-on à droite, de réelles chances de remporter le siège. Face à lui, la candidate de la majorité Aurélie Taquillain (Ensemble, Renaissance). L’actuelle députée Christine Hennion a choisi de ne pas se représenter.
"Depuis cinq ans, nous avons une député LREM que nous, les maires (de la circonscription), n’avons pas vu. Les lois qui sont votées à l’Assemblée nationale ont un impact direct sur la vie des concitoyens de nos villes. Je veux aller à l’Assemblée nationale pour défendre la vie de mes concitoyens sur la sécurité, les transports, la santé, la construction… et pour tout cela, je suis candidat, avec le soutien des maires", indique Philippe Juvin.
Autres rivales en face de Philippe Juvin : Agnès Lafitte (RN) et Sarah Tij (FI – Nupes). Reconnaissant que le parti d’extrême-droite "n’a pas beaucoup d’élus locaux, surtout dans le 92 parce que c’est un département difficile", la candidate du RN indique que le "le Rassemblement national est aujourd’hui la seule force d’opposition à monsieur Macron. On a notre place (dans le département). Quand on croise les habitants sur les marchés, ils sont contents de nous voir, parce que nous portons une voix différente". "Nous partons unis. La mobilisation ne peut être que plus grande", explique de son côté Sarah Tij. Elle ajoute : "Je suis représentante de la société civile. Et aujourd’hui je porte les couleurs de la nouvelle union de la gauche".
LREM veut conforter sa majorité
Alors que la droite tente de maintenir la tête hors de l’eau, la République en Marche (aujourd’hui "Renaissance") s’est donnée pour mission de conforter sa majorité dans le département. Elle mise sur les victoires d’Emmanuel Macron lors de la présidentielle dans les différentes circonscriptions du 92 – dix sur treize.
C’est par exemple le cas de la 10ème circonscription (Boulogne-Billancourt-Sud (partie), Issy-les-Moulineaux, Vanves). L’ancien porte-parole du gouvernement et actuel ministre délégué chargé des Comptes publics Gabriel Attal y est le candidat de la majorité. Une deuxième fois pour lui. Il s’était déjà présenté, et avait déjà été élu. Suite à sa nomination au gouvernement, il a laissé sa place à Florence Provendier.
Autre chance pour la majorité présidentielle : dans la 9ème circonscription (Boulogne-Billancourt) avec Emmanuel Pellerin (Renaissance-Ensemble), un avocat de 52 ans. Son ambition, succéder à Thierry Solère, député à deux reprises et qui a renoncé à présenter une troisième candidature. Emmanuel Pellerin peut miser sur le score obtenu par le Président de la République dans cette circonscription lors de la dernière présidentielle (46,6%) et sur le soutien de Thierry Solère, qu’il connait depuis des années. Emmanuel Pellerin devra notamment faire face à Pascal Louap, adjoint au maire de Boulogne-Billancourt. Parmi les candidats en lice pour le siège de la 9ème circonscription : la candidate écologiste Pauline Rapilly-Ferniot, 26 ans.
Duel à suivre dans la 11ème circonscription (Bagneux, Malakoff, Montrouge). La députée sortante Laurianne Rossi (Renaissance-Ensemble), élue de la majorité municipale de Montrouge, fera notamment face au candidat de la France insoumise (LFI-Nupes) Aurélien Saintoul, conseiller municipal d'opposition de Montrouge. Notons que dans cette circonscription, Jean-Luc Mélenchon l’avait emporté devant Emmanuel Macron lors de la dernière présidentielle avec 36,5% des voix.
Les gens sont pris à la gorge en termes financiers et démocratiques. Ils ont l’impression que leurs voix ne sont pas entendues.
Aurélien Saintoul, candidat "Nupes", 11ème circonscription
"La question principale est celle du logement, du nombre de logements sociaux et de la cherté des loyers. Mais il y a aussi la question sociale en générale : la flambée des prix, les problèmes relatifs aux services publics dans la santé ou encore dans l’éducation", explique Aurélien Saintoul. Il précise que "Nupes est plus qu’une simple alliance électorale. Elle propose une société où les plus vulnérables sont pris en compte, où la planification écologique est respectée, et où la démocratie respire, notamment via le référendum révocatoire. Les gens sont pris à la gorge en termes financiers et démocratiques. Ils ont l’impression que leurs voix ne sont pas entendues", indique-t-il.
Il faut poursuivre le travail qui a été commencé avec les habitants de la circonscription, pour les trois villes, Bagneux, Malakoff et Montrouge, mais aussi pour le pays.
Laurianne Rossi, candidate de la majorité, 11ème circonscription
"Il faut poursuivre le travail qui a été commencé avec les habitants de la circonscription, pour les trois villes, Bagneux, Malakoff et Montrouge, mais aussi pour le pays. Il reste encore beaucoup de choses à faire et je veux continuer de me battre avec eux. Je crois avoir beaucoup travaillé localement, main dans la main, avec les habitants et les associations. Je suis très attaché à ce lien. Je revendique cette proximité, bien que cela soit un mandat national", nous indique Laurianne Rossi.
"Mes priorités sont au nombre de cinq. D’abord le logement. Il est de plus en plus difficile de se loger dans la métropole du Grand Paris, et notamment dans les trois villes de la circonscription, que ce soit dans un logement social ou le logement privé. La sécurité ; l’éducation, qui est une volonté forte du président de la République. L’emploi. J’ai 17% de chômage à Bagneux chez les jeunes. Il faut continuer à faire venir des entreprises, créer de l’emploi et favoriser l’entreprenariat. Et puis, évidemment, l’écologie. Prendre le virage de la transition écologique avec les habitants sur l’eau, les transports, les déchets, la rénovation des logements… Il y a des attentes fortes et il faut qu’on soit à la hauteur", ajoute-t-elle.
Les candidats dans les circonscriptions évoquées
3e circonscription
1 - Aurélie TAQUILLAIN (ENS)
2 - Barthelemy PIRON (DXG)
3 - Abdel BELKADI (DIV)
4 - Agnès LAFFITE (RN)
5 - Béatrice BAUDRANT (DIV)
6 - Vincent MANRESA (ECO)
7 - Jean-Marie PARRY (DXG)
8 - Philippe JUVIN (LR)
9 - Anabelle GUEDJ (REC)
10 - Sara TIJ (FI)
9e circonscription
1 - Pauline RAPILLY FERNIOT (ECO)
2 - Elena SAUTERAY (DXG)
3 - Monia ASMANI (DIV)
4 - Nathalie GAUDÉ (RN)
5 - Julien DESNOS (DVD)
6 - Laurent VIOLLEAU (DVG)
7 - Anne-Laure CHAUDON (DXG)
8 - Guillaume BESSIÈRES (REC)
9 - Léopold CHESNEAU (ECO)
10 - Pascal LOUAP (LR)
11 - Antoine DE JERPHANION (DVD)
12 - Emmanuel PELLERIN (ENS)
10e circonscription
1 - Mme Cécile SOUBELET (SOC)
2 - Mme Laurence VIGUIÉ (DXG)
3 - Mme Edith CABERAS (REG)
4 - M. Samir AMRANI (DIV)
5 - M. Hadrien PETIT (RN)
6 - M. Alexis ESCALE (ECO)
7 - M. Gabriel ATTAL (ENS)
8 - M. Azedine EL BOUZAIDI (ECO)
9 - Mme Léa BESSIÈRES (REC)
10 - Mme Vanessa RONCHINI (DXG)
11e circonscription
1 - M. Mustapha SEHILI (DIV)
2 - M. Xavier CHIARELLI (DXG)
3 - Mme Juliette CHATELAIN (RN)
4 - M. Philippe PONGE (DIV)
5 - M. Aurélien SAINTOUL (FI)
6 - M. Philippe GEOFFRE (DXG)
7 - Mme Laurianne ROSSI (ENS)
8 - Mme Florence LÉVÊQUE (REC)
9 - M. Franck ROLLOT (DXG)
10 - Mme Dominique Chantal BROUSSAUDIER (ECO)
Les autres candidats des autres circonscriptions sont à retrouver sur le site internet du ministère de l’Intérieur.