"Le bénévolat, c'est aussi indispensable" : comment les volontaires participent aux JO de Paris 2024 ?

Orienter les spectateurs, accueillir les athlètes, installer les équipements pour les épreuves... 45 000 bénévoles participent à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Deux volontaires racontent à France 3 Paris Île-de-France leur expérience.

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"Vous voyez les couleurs, le chapeau est collector", sourit Alexandra Acloque à propos de la tenue des volontaires, en route vers la Paris La Défense Arena, à Nanterre (Hauts-de-Seine), en passant près de l'Arche de la Défense. Âgée de 51 ans, cette habitante de Courbevoie travaille d’ailleurs à La Défense, en tant que data manager dans une entreprise internationale. Pendant toute la durée des Jeux olympiques puis paralympiques, elle est en mission au "service aux volontaires" : "une équipe d'une dizaine de personnes qui gère l'ensemble des volontaires à Paris La Défense Arena, soit plus de 1000 au total". Le site accueille les épreuves de natation course avant le water-polo.

"On a plusieurs missions : distribuer des cadeaux aux autres volontaires ; vérifier leurs accès ; checker qu'ils sont bien arrivés le matin ; les aider à changer leur planning ; ou encore les renseigner sur les transports. Il y a ce côté administratif mais il y a aussi un côté plus fun : on organise des animations - des quizz ou des rencontres avec des sportifs par exemple - pour leurs temps de pause", détaille Alexandra Acloque.

La bénévole, qui est en situation de handicap et se déplace en fauteuil roulant, a commencé sa mission jeudi : "Il y a eu des formations, la visite du site... Et c'est passionnant, c'est très riche. Dans mon équipe, il y a des gens très variés, de tout âge, de toute origine. Ça va me faire travailler mon anglais. J'ai une collègue kényane, et une autre qui vient du Bangladesh. Comme je suis une personne à mobilité réduite, c'est très compliqué de voyager, en avion notamment. Là, c'est magique : la planète entière est à Paris. Je ne pouvais pas louper ça. Aussi, on est dans le rush, le soir on est crevé mais il y a une énergie totalement dingue, ça change de la vie de bureau. C'est fabuleux, on ne voit pas le temps passer."

"Participer aux Jeux de Paris, c'est un rêve depuis des années, poursuit-t-elle. Je voulais déjà aller aux JO lorsque la candidature de Londres a été choisie face à Paris pour 2012. J'étais effondrée. Quand j'ai su pour Paris 2024, j'ai tout anticipé pour être sûre d'être sélectionnée. Il y a eu 300 000 candidatures, pour 45 000 personnes prises au final. J'ai engrangé des expériences dans des compétitions internationales de sports olympiques, d’abord en tant qu'adjointe à la responsable de la logistique hébergement des athlètes et des officiels lors de la coupe d'Europe de rugby fauteuil il y a deux ans. Et il y a un an, j'ai participé à la coupe du monde de rugby, aux accréditations. J'ai également mis des jours de vacances de côté au fil des ans pour être libre cet été."

Alexandra Acloque note par ailleurs la bonne gestion de l'accessibilité : "Après avoir postulé, des référents nous ont appelé pour demander les détails de nos besoins spécifiques et dans mon cas, ils en ont tenu compte. J'ai demandé un aménagement d'horaires. Au niveau des lieux, il n'y a pas de souci : le bâtiment est tout neuf, il y a des sanitaires adaptés, des ascenseurs... Dans mon équipe, il y a une fille autiste Asperger. Elle a eu le droit d'être en binôme avec une autre volontaire de sa famille pour ne pas être seule et perdue au cas où elle panique. On a tous été prévenus, on fait attention, et elle est sur des missions où elle est à l'aise. Il y a aussi une collègue qui est enceinte de 8 mois. Elle n'a que des missions où elle est assise."

"Malgré le côté très financier de ces JO, le bénévolat ne me paraît pas aberrant"

Christine Derouineau, elle, participera en tant que volontaire aux Jeux paralympiques du 26 août au 6 septembre. Cette fonctionnaire à la retraite de 61 ans née à Paris et "aujourd’hui expatriée dans la Sarthe" sera missionnée aux accréditations, au Stade de France. "J’attends une formation prévue le 21 août pour connaître précisément mon profil. Mais je sais que je vais distribuer les passes et recevoir les athlètes et les équipes qui les entourent sur le site. Je ne travaillerai que le matin", annonce-t-elle.

"J’ai eu la chance d’être retenue après avoir rempli de nombreux questionnaires. Je regarde les JO depuis longtemps. J’ai fait de l’athlétisme quand j’étais jeune. Maintenant je suis à la retraite, j’ai envie de donner de mon temps pour participer à ce superbe événement", raconte-t-elle.

A l’approche des Jeux, le statut des volontaires a suscité de nombreux débats et critiques : alors qu'ils permettent de faire fonctionner l’organisation de Paris 2024, ces bénévoles ne sont ni rémunérés, ni logés. "Ma soeur va m’héberger quand je viendrai à Paris, réagit Christine Derouineau. Je suis consciente que pour d’autres bénévoles qui viennent de loin et qui ne connaissent personne sur place, ça doit être compliqué. Ceci dit, on nous a prévenus dès le début : les transports pour rejoindre l’Île-de-France ne sont pas pris en charge."

"J’ai fait 20 ans de bénévolat dans une MJC, je sais ce que c'est, poursuit-t-elle. Malgré le côté très financier de ces JO et des structures qui tournent autour, le bénévolat ne me paraît pas aberrant. J’avais très envie de participer, ce n’est qu’une fois dans une vie. Je ne vais pas me plaindre, c’est un choix. J’ai déjà eu la chance d’assister aux championnats du monde d'athlétisme en France. C’est un bonheur de pouvoir prendre part à Paris 2024, j’espère avoir la chance de côtoyer des athlètes paralympiques - enfin, s’ils viennent nous voir, parce qu’on n’a pas le droit de les interpeller. J’admire ces athlètes et leur résilience."

"Le bénévolat, ça ne m'a absolument pas posé question, répond également de son côté Alexandra Acloque. J'en fait depuis que j'ai 18 ans. Dès que j'ai commencé à avoir un salaire avec des jobs étudiants, je me suis toujours dit que j'allais consacrer une partie de mon temps à des activités bénévoles. C'est un équilibre pour moi. L'argent, c'est indispensable pour vivre. Mais le bénévolat, c'est aussi indispensable : plein de structures ne fonctionnent pas sans ça. Même si les JO brassent de l'argent, ça ne me choque pas : ça reste un événement sportif et il y a toujours eu des bénévoles dans le sport. Et d'ailleurs on nous appelle des volontaires, pas des bénévoles : on a choisi d'être là."

À noter qu’au-delà des nombreux volontaires comme Christine et Alexandra, certains "faux bénévoles", critiques des Jeux, ont infiltré les candidatures. Une source d’inquiétude pour les organisateurs.

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