Face à la hausse des prix de l’énergie, le collectif "pour la survie des boulangerie et de l'Artisanat" organise une manifestation ce lundi à Paris. Catherine Maillard, gérante d’une boulangerie à Levallois-Perret, se joindra au cortège.
« Avis de décès de la boulangerie pâtisserie artisanale ». L’affiche est accrochée dès l’entrée de « La Maillardise » à Levallois-Perret. Catherine Maillard, la gérante de cette boulangerie du centre-ville, a en effet prévu de manifester, pour la première fois de sa carrière, ce lundi après-midi. Elle réclame notamment l’instauration du bouclier tarifaire « pour pouvoir budgéter l’énergie dans [son] entreprise et pérenniser [son] commerce ». Sa boulangerie, qui compte plus de 10 salariés (11 au total) est, en effet, exclue du dispositif.
Elle bénéficie néanmoins de l’ « amortisseur électricité », un mécanisme mis en place par le gouvernement qui prend à sa charge une partie des frais énergétiques. Une aide insuffisante selon Catherine Maillard, car, selon elle, sa facture d’énergie est passée de 3 000 euros en 2022 à 15 000 euros en 2023. « Même avec l’aide de l’amortisseur, qui est la seule aide à laquelle j’ai droit, ce n'est pas possible. C’est un faible pourcentage qui va être remisé sur une facture qui a été multipliée par cinq. » explique la gérante.
Augmenter les prix et réduire les effectifs pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie
Pour limiter les coûts, il a donc fallu augmenter le prix de la baguette, de 1,20 euro auparavant à 1,30 euro, et se passer d’un salarié. L’entreprise ne compte plus que 10 employés contre 11 l’an dernier. Son époux, qui travaille avec elle, a donc augmenté ses horaires, passant de 4 h-13 h à 2 h 30-17 h, pour produire plus et ils envisagent de réduire encore les effectifs si aucune autre solution n’est proposée par l’exécutif.
Face à la menace de disparition de « 80% des boulangeries dans notre pays », Catherine Maillard a donc répondu à l’appel du collectif pour la survie des boulangers et de l’artisanat. Une manifestation est prévue ce lundi à Paris, depuis la Place de la Nation à 14 h en direction du ministère des Finances.
Des désaccords au sein de la profession
La confédération nationale de la boulangerie et boulangerie pâtisserie française, ne participera pas à ce mouvement. « Il faut prendre les aides qui existent, voir avec les boulangers ce qui ne suffit pas et où il y a des trous dans la raquette et rediscuter » estime son président, Dominique Anract. « Je trouve que ce n'est pas très sain de faire croire aux boulangers qu’en venant manifester à Paris, tout le monde bénéficiera du bouclier tarifaire » ajoute-t-il.
Fin novembre, les bouchers-charcutiers avaient manifesté devant l’Assemblée nationale, pour dénoncer également, la flambée des coûts de l’énergie. Ils sont invités par le collectif pour la survie des boulangers et de l’artisanat, ce lundi, à se joindre à la manifestation parisienne, avec tous les professionnels de l’artisanat et de la restauration.