Pour "restaurer la perspective" de l'avenue du château, la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) veut abattre au moins 146 des 230 tilleuls qui ornent la splendide montée vers le parc de l'Observatoire. Un projet qui suscite on s'en doute une indignation générale.
C'est un projet qui a beaucoup de mal à passer : l'abattage des arbres de l'allée monumentale qui monte, à Meudon, jusqu'à l'esplanade de l'Observatoire.
Mal compris, mal expliqué, mal préparé, mal argumenté. Le projet n'a rien pour lui. Ce genre de projet aussi mal monté a en principe, toutes les probabilités d'échouer. Pourtant, il traîne sur la table depuis près de vingt ans, et refait régulièrement surface. Et quiconque connaît cet endroit, d'une beauté majestueuse, né au 17ème siècle, de la volonté du ministre Louvois, ne peut que s'interroger : comment peut-on justifier un projet qui massacrerait cet endroit ? Et qui peut vouloir commettre une telle bévue ? Avec quel objectif ? Qui donc peut envisager de couper les 230 tilleuls plus que centenaires de cette splendide avenue ?
Officiellement, le site est un site classé monument historique depuis 1972. Mais c'est l'organisme en charge de sa conservation et de sa protection qui est pourtant à l'origine de la décision. La Direction Régionale des Affaires Culturelles, la DRAC, prétend en effet, depuis très longtemps, reconstituer l'intégralité de l'allée d'origine, c'est à dire lui redonner son alignement d'origine et revenir aux 520 arbres qui la constituaient au 17ème siècle. L'affaire semble donc partir d'une intention louable. Et au départy, c'est donc d'une restauration qu'il s'agissait.
Un projet très mal préparé
Mais depuis le départ, le projet est mal parti, vraisemblablement parce qu'il a été très mal pensé et très mal préparé. Le projet prévoyait au départ l'abattage de 230 arbres et leur remplacement par de jeunes spécimens, plus nombreux et qui retrouveraient la perspective initiale ... mais qui ne seront adultes et remarquables que dans un siècle. Seulement, vous n'abattez pas d'un seul coup des arbres pluricentenaires, pas nécessairement malades,en aussi grand nombre, sans provoquer émotion et réactions dans la population ! Cela semble évident, pourtant le projet de l'état n'a jamais été préparé pour devenir acceptable.Et dès le début, plusieurs associations ont multiplié les procédures pour bloquer l'affaire. L'Association des amis de l'allée du château, rejointe ensuite par l'association pour la protection des arbres en bord de routes, et par le comité de défense de l'avenue du château ont déja obtenu, à plusieurs reprises au fil des années, de la justice, l'interdiction faite à la DRAC d'abattre ces arbres.
Mais le projet revient néanmoins à nouveau à la surface. L'Etat relance aujourd'hui, avec le soutien de la mairie (UDI), le dossier de la rénovation de l'avenue du château! Un retour qui passe très mal auprès de la population.
Le programme est prévu pour une durée de dix-huit mois, l'investissement est évalué à 2,3 millions d'euros. Un projet d'envergure donc. Mais il serait étonnant qu'il passe comme une lettre à la poste, tant l'affaire, aussi mal amenée, est susceptible de s'envenimer.