Ce lundi de Pentecôte, les pharmaciens de garde sont en grève. Ils dénoncent la détérioration de leurs conditions de travail et la baisse des prix des médicaments remboursables.
En ce lundi férié, il sera sans doute compliqué de trouver une pharmacie de garde près de chez vous. Ils sont en grève depuis le début du week-end de Pentecôte.
À Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, Matthieu Saulnier explique que les pharmaciens sont "rémunérés sur des honoraires qui n'ont pas bougé depuis 4 ans. On est dans un principe d'économie où l'on baisse le prix des médicaments remboursables donc notre marge fond comme neige au soleil."
"Les conditions de travail sont de plus en plus difficiles"
Autre problématique selon le pharmacien : "nos conditions de travail sont de plus en plus difficiles. Il y a des problèmes d'approvisionnement qui nous impacte nous ainsi que tous les Français. On n'arrive pas à avoir des médicaments."
Selon lui, les industriels choisissent de vendre les médicaments à des pays voisins comme la Suisse ou la Belgique car les prix sont plus intéressants qu'en France. "Quand ils peuvent vendre le même médicament est vendu entre 1 et 3 euros en France et entre 16 et 25 euros ailleurs, leur choix est vite fait." A terme, les pharmaciens craignent la vente de médicaments sur des sites internet.
"On est pour l'usage d'Internet, mais le réseau de proximité reste essentiel pour la santé publique et la vie du pays", selon Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). La Fédération appelle à une nouvelle journée de grève le 30 mai prochain.
La liste des officines ouvertes en Île-de-France est disponible sur ce site. Chaque année, une trentaine de pharmacies ferment dans la région selon des chiffres de l'Ordre des Pharmaciens et de la CPAM.
Avec Sophie Béchir