La ville de Sceaux (Hauts-de-Seine) réclame plus de souplesse dans l'application de la réforme des rythmes scolaires avec une semaine de quatre jours et des vacances réduites, ce qui nécessiterait une "dérogation exceptionnelle" de l'Education nationale.
Sur les 24.000 communes possédant au moins une école, environ 4.000 ont sauté le pas dès la rentrée 2013 : 1,3 million d'écoliers du public vont ainsi en classe le mercredi matin, renouant avec la semaine de 4,5 jours, supprimée par la droite en 2008. Les autres attendront la rentrée 2014.
Parmi ces municipalités qui étudient encore la mise en place de la réforme, la ville de Sceaux dans les Hauts-de-Seine propose un aménagement jusque-là inédit. Le conseil municipal a voté jeudi soir en faveur d'un projet éducatif territorial (PEDT) basé sur un allègement des journées scolaires, dans le sens de la réforme, mais qui maintiendrait la semaine de quatre jours à l'école primaire. En contrepartie, la motion votée propose une réduction des vacances scolaires.
Le PEDT est une proposition d'organisation du temps périscolaire élaborée par une collectivité et qui doit être approuvée par les services de l'Etat.
La ville relève "l'impossibilité de transférer ces activités (périscolaires du mercredi) sur d'autres moments de la semaine" tout en saluant "la pertinence de l'objectif d'organisation du temps scolaire sur un plus grand nombre de jours" proposé par la réforme.
"On a poussé la logique de l'intérêt de l'enfant jusqu'au bout. Ce qui me gêne dans la réforme, c'est l'uniformité des solutions proposées avec une semaine de cours à quatre jours et demi", a déclaré à l'AFP Philippe Laurent, le maire UDI de Sceaux. "Toutes nos activités sont très bien organisées, cela fonctionne. Si on met une demi-journée de classe le mercredi matin, ça met tout par terre", a-t-il ajouté.
L'élu, également vice-président de l'association des maires de France, a précisé qu'il était personnellement en faveur de la réforme.
Un PEDT doit être validé par le directeur académique des services de l'Education Nationale (DASEN) mais Philippe Laurent "doute que le directeur d'académie puisse prendre une telle dérogation. Il faut que ça aille très haut pour cela." Contactée par l'AFP, l'académie de Versailles s'est refusée à tout commentaire avant d'avoir pris connaissance du texte.