Le détenu le plus surveillé de France avait porté plainte contre le député des Hauts-de-Seine pour atteinte à la vie privée, quand ce dernier avait décrit ses conditions de détention.
Pour la justice, les conditions d’emprisonnement du dernier assaillant du 13-Novembre relèvent d'une question « d'intérêt général ». Après avoir porté plainte contre Thierry Solère pour atteinte à sa vie privée en prison, Salah Abdeslam a été débouté de toutes ses demandes ce jeudi.
Le député des Hauts-de-Seine avait eu l’occasion de visiter Fleury-Mérogis – où Salah Abdeslam est placé sous vidéo-surveillance – le 29 juin 2016, dans le cadre du droit des parlementaires à visiter les prisons. Une visite largement retranscrite dans un article du Journal du dimanche, du brossage de dents à la prière.
L’avocat de Salah Abdeslam, Frank Berton, avait alors dénoncé le récit du député, « comme s’il s’était promené au zoo de Vincennes ».
« Aucune atteinte à la vie privée de M. Abdeslam »
En portant plainte, le prisonnier demandait un euro symbolique, mais le tribunal de grande instance de Nanterre a vu les choses différemment :Les propos de M. Solère retranscrits dans l'article [du JDD relèvent] de l'information légitime du public à connaître les conditions carcérales au sein de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, qui constituent un sujet d'intérêt général.
Le tribunal a conclu qu’« aucune atteinte à la vie privée de M. Abdeslam [...] n'est caractérisée ».
Placé à l'isolement depuis avril 2016, Salah Abdeslam est surveillé par vidéo 24 heures sur 24. Il a récemment obtenu un léger assouplissement de ses conditions de détention, pour des raisons de santé.
Depuis sa mise en examen pour assassinats terroristes, le détenu refuse toujours de parler aux juges.