C'est un simple fusible qui a fait sauter le RER A

Un simple fusible qui a fondu sur une vieille rame du RER A entre les stations La Défense et Etoile (un tronçon de 4 km, le plus long de la ligne), c'est l'origine du scénario-pagaille de lundi soir, 9 janvier, qui a bloqué la ligne durant plus de trois heures et piégé des milliers de franciliens.

Des centaines de  voyageurs parisiens sont restés bloqués lundi soir pendant trois heures
dans l'obscurité du tunnel après une panne d'un RER A, illustrant les difficultés d'une ligne vieillissante, saturée, qui exaspère régulièrement les usagers.


 Quand le RER numéro QBIK56 tombe en panne en pleine heure de pointe, vers 17H30 lundi entre Charles-de-Gaulle-Etoile et La Défense, les 2.000 voyageurs se retrouvent dans le noir, avec une panne électrique qui empêche le conducteur de les informer.

"C'est un incident rarissime expliquait Michel Boutaric, responsable RATP des lignes A et B.Mais nous avons connu une accumulation de faits aggravants".

Les minutes passant, certains descendent sur les voies, les portes n'étant plus tenues fermées. Ce réflexe ralentit les opérations d'évacuation qui durent finalement trois heures.


Dans les stations proches, les voyageurs affluent sur les quais. "C'était de la folie!", raconte un usager, Philippe Bouton, qui décrit une "marée humaine", une "accumulation de trains", un manque d'informations.
Quelque 1,2 million de passagers voyagent chaque jour sur la ligne A, dont la gestion "est un défi quotidien", selon la RATP.

                      Le moindre grain de sable a des répercussions

"Sur une ligne comme sur la ligne A, la complexité d'exploitation est unique au monde. Aucune ligne ne transporte autant de gens avec une telle fréquence", explique
un porte-parole de la RATP.
 "A l'heure de pointe, on est à 2.000 personnes par train, avec un intervalle de deux minutes sous lequel il est impossible de descendre. Gérer l'heure de pointe sur la ligne A du RER, c'est gérer les grands départs de l'autoroute, sauf que chez nous c'est quotidien", poursuit-il.


"Le moindre grain de sable peut avoir des répercussions", reconnaît la RATP. Pour Pierre Morange, député UMP et rapporteur d'une commission d'enquête parlementaire sur les transports franciliens créée en décembre 2011, l'évacuation "s'est passée de manière professionnelle, sans incident notable". Mais cette panne, sur une ligne dont 12% des rames accusent désormais des retards, traduit un "retard d'investissement pris depuis deux décennies."
 Les nouveaux trains à deux étages, les MI059, devraient réduire la pression. Le premier est entré en service début décembre, le deuxième est attendu le 16 janvier. D'ici à 2014, 60 de ces rames rouleront, 130 en 2017, chacune offrant "une capacité de 50% supérieure" aux trains remisés, selon la RATP.


 Philippe Bouton, qui vit dans l'ouest parisien, est arrivé chez lui à 21H30, après
un voyage de trois heures. Certains ont attendu que le trafic reprenne, d'autres
ont pris les bus affrétés en urgence. Tout ça pour un fusible qui fond!!!!


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