Douze ans après l'accident, le second procès du crash du Concorde, en appel cette fois, s'ouvre aujourd'hui
Le procès en appel du crash du Concorde, qui avait fait 113 morts il y a presque douze ans près de Paris, s'ouvre jeudi après-midi à Versailles. Six prévenus, dont quatre avaient été relaxés en première instance, doivent être rejugés.
Le procès doit durer jusqu'au 9 mai. Mais il fait l'objet d'une "Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC)" et d'une demande de renvoi, qui pourraient aboutir à un report.
Le supersonique, longtemps symbole de luxe, d'avancée technologique et de fiabilité,
s'était écrasé le 25 juillet 2000 à Gonesse (Val-d'Oise), quelques minutes après son décollage de Roissy. 113 personnes avaient été tuées: les 109 passagers et membres d'équipage, et quatre personnes au sol.
A l'issue du premier procès, en 2010, Continental Airlines avait été désigné comme seul responsable de la catastrophe. Le tribunal correctionnel de Pontoise avait jugé qu'un DC10 de la compagnie américaine avait déclenché l'accident, en perdant une lamelle d'une quarantaine de centimètres sur la piste de décollage du Concorde, en partance pour New York. La justice avait conclu que le Concorde exploité par Air France avait roulé sur cette pièce et qu'un pneu avait éclaté, perforant le réservoir et provoquant l'inflammation du kérosène.
Le tribunal avait écarté la thèse défendue par Continental Airlines, selon laquelle l'avion aurait pris feu avant même d'avoir roulé sur la pièce incriminée. La compagnie américaine avait été condamnée à une amende de 200.000 euros et à verser un million d'euros de dommages et intérêts à Air France. Un de ses employés avait écopé de 15 mois de prison avec sursis pour avoir mal fixé la lamelle, son chef d'équipe étant relaxé.
Trois anciens cadres français de l'aéronautique avaient été relaxés, le tribunal ayant jugé qu'ils n'avaient pas commis de "faute caractérisée" dans le suivi du supersonique, affecté par des incidents de pneus à répétition durant sa carrière.
Indemnisées moins d'un an après l'accident par les assureurs, notamment d'Air
France, les familles des passagers seront absentes.