Le ministre de l'Intérieur annonce une mission de réflexion pour répondre aux mouvements de protestation de la police
M. Valls veut répondre au malaise des policiers
Le ministre de l'Intérieur annonce une mission de réflexion pour répondre aux mouvements de protestation de la police
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a annoncé jeudi soir à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) une mission de réflexion dans "un calendrier resserré", pour répondre au récent malaise dans la police.
Un reportage d'Isabelle Dupont et Sfez Ann-Sarah.
"J'ai entendu et compris l'émotion qui traverse les rangs de la police", a déclaré M. Valls, à l'issue d'une visite au commissariat de Noisy-le-Sec, où avait démarré le mouvement de protestation dans la police après la mise en examen le 25 avril d'un gardien de la paix de Seine-Saint-Denis pour homicide volontaire, consécutive à la mort dans cette ville d'un multirécidiviste en fuite.
Lors de diverses manifestations, les policiers avaient notamment manifesté leur inquiétude face au risque de suspension de salaire couru par les fonctionnaires lors d'une interdiction d'exercer décidée par la justice.
Le nouveau ministre, qui a pris ses fonctions jeudi, a annoncé son intention de rencontrer les syndicats de policiers "dans les prochains jours". "Je serai inflexible dans la sanction des fautes professionnelles" et "je souhaite qu'une réflexion approfondie soit menée sur les mécanismes qui touchent à la protection fonctionnelle des policiers", a déclaré M. Valls.
"Dans les prochaines heures, les prochains jours, je demanderai à des experts reconnus et incontestables et, pour certains d'entre eux indépendants vis-à-vis du ministère (...) de conduire une mission de réflexion pour formuler des propositions concrètes et réalistes sur ce sujet", a-t-il ajouté.
Il a précisé que "cette réflexion doit porter sur les conséquences juridiques et matérielles des décisions judiciaires d'interdiction d'exercer et des décisions de suspension administratives conservatoires".
Interrogé sur la présomption de légitime défense pour les policiers, proposée par Marine Le Pen, puis reprise par Nicolas Sarkozy lors de la campagne électorale, M. Valls a écarté cette solution: "Si nous lançons cette réflexion, c'est que cette piste, incontestablement, n'est pas celle qu'il faut prendre", a-t-il dit.
Avant de se rendre au commissariat de Noisy-le-Sec, le ministre s'était rendu à la gendarmerie de Mormant (Seine-et-Marne) et auprès des pompiers de Pontault-Combault (Seine-et-Marne).