Marc Machin ne comparaît plus dans le box des accusés, il est entendu ce matin.
Meurtres du Pont de Neuilly: Machin à la barre
Ambiance pesante au 2ème jour du procès de David Sagno jugé pour le double meurtre du Pont de Neuilly. A la barre des témoins : Marc Machin condamné dans l'une des 2 affaires avant d'être remis en liberté. Il est revenu sur les conditions dans lesquelles il est passé aux aveux.
La cour d'assises des Hauts-de-Seine doit faire la lumière sur cet imbroglio judiciaire. Le procès des meurtres de deux femmes au pont de Neuilly a connu de multiples rebondissements. Marc Machin a été condamné à 18 ans de prison avant que David Sagno avoue les meurtres. L'un se retrouve dans le box des accusés, l'autre espère être innocenté.
> Voir ci-contre le reportage de William Van Qui, Olivier Badin et Régis Sant-Estève.
Marc Machin a été extrait de sa cellule pour venir témoigner au procès de David Sagno. En 2010 il a été condamné pour une agression sexuelle. C'est aussi son avenir qui se joue dans ce procès. Il doit convaincre les jurés qu'il est victime d'une erreur judiciaire. Le verdict est attendu vendredi pour David Sagno mais Marc Machin devra lui attendre encore quelques mois. C'est la Cour d'Assises de Paris qui le rejugera et pourra l'innoncenter.
Mais avant ce témoignage, ce matin, c'est la brigade criminelle qui était sur le grill. Philippe Courroye, procureur à Nanterre et avocat général, s'est attaché à démonter l'enquête sur le meurtre de Marie-Agnès Bedot et à démontrer que Marc Machin a été poussé aux aveux. Au cours de sa cinquième audition il avait avoué les faits mais sans jamais décrire exactement son geste.
Marc Machin a tenté d'expliquer pourquoi il avoué un meurtre qu'il n'a pas commis. Il a déclaré avoir été "incapable de pouver son innocence" et avoir cédé au "chantage" de la police. Il est revenu sur son interrogatoire. Un policier de la brigade criminelle lui a dit : "Tu es un fils de gardien de la paix, on sait que tu ne voulais pas tuer cette dame, on va essayer de faire passer ça pour un homicide involontaire et on te pistonnera pour la Légion étrangère, tu ne feras que cinq ou six ans de prison."
"Je pensais que j'allais être remis en liberté après les expertises ADN, j'ai raconté une histoire invraisemblable, montée de toutes pièces, je me suis dit qu'ils verraient forcément les incohérences", insiste Marc Machin. Selon lui, les policiers lui ont montré des photos de la scène du crime, permettant ainsi au suspect d'injecter des éléments crédibles dans ses aveux.
Meurtres du Pont de Neuilly, le rappel des faits
Le 1er décembre 2001, le corps de Marie-Agnès Bedot est découvert poignardé sur les escaliers du Pont de Neuilly. Le 22 mai 2002 c'est le corps de Maria-Judith Araujo qui est retrouvé au même endroit. Si le second meurtre n'a jamais été élucidé, le premier avait conduit à la condamnation à 18 ans de réclusion de Marc Machin, âgé de 19 ans au moment des faits. Il avait avoué les faits en garde à vue puis s'était rétracté devant le juge d'instruction. Après presque sept ans de prison. Marc Machin a été blanchi et remis en liberté par la Cour de révision en 2010 qui a cependant ordonné un nouveau procès. Il a depuis été réincarcére pour une autre affaire. |