Un couple accusé de torture et barbarie sur leur fillette adoptive devant la cour d'Assises des Yvelines.
Pascal et Malika C., 45 et 50 ans, sont soupçonnés d'avoir fait subir de mauvais traitements à leur fillette, K., adoptée en 2005, aujourd'hui âgée de 8 ans. Accusés de maltraitance, ils vont comparaître pendant 3 semaines devant la cour d'Assises de Versailles. Les parents clament leur innoncence.
Une enquête a été déclenchée en octobre 2007 après un signalement de l'hôpital Necker à Paris, où la fillette avait été hospitalisée cette année-là à quatre reprises en deux mois. La petite fille présentait diverses anomalies osseuses, ophtalmologiques, ORL, cutanées et hépatiques.
L'hypothèse d'une maladie génétique, appelée "incontinentia pigmenti", avait été évoquée par un médecin et les parents, mais une expertise génétique en 2009 a exclu ce diagnostic.
L'équipe médicale de Necker avait soupçonné des actes de maltraitance après avoir constaté l'absence de récidive des symptômes lors d'une hospitalisation prolongée de la petite fille.
Selon une infirmière, K. disait que sa mère la mordait et lui enfonçait une fourchette "très fort" dans la bouche. Une aide soignante et un infirmier qui avaient soigné K. à cette époque, ont également observé que la fillette avait répété "pas taper moi, pas taper" quand ils avaient tenté de l'approcher.
Suite à ce constat, la fillette avait été alors retirée à sa famille. Les parents arrêtés et incarcérés.
Selon un autre compte-rendu médical établi en 2009, K. a subi une perte complète de l'oeil droit.
Un collège d'experts avait indiqué en 2010 que la pathologie pouvait "s'inscrire dans le cadre du syndrome de Munchausen par procuration", une affection rare, qui touche d'ordinaire les mères, qui pour faire reconnaître leur souffrance, utilisent le corps de leur enfant, plutôt que le leur, pour attirer l'attention en leur faisant produire des symptômes psychiques ou physiques.
Entendus par les enquêteurs, les parents nient tout acte de violence. Selon la mère, qui a estimé que sa fille était "détraquée psychologiquement depuis son hospitalisation", la fillette perdait des dents en mangeant et était "insensible à la douleur".
Le père, ingénieur diplômé d'HEC, a assuré pour sa part devant les policiers que son épouse était une "super mère" et qu'elle n'avait pas frappé l'enfant. Il a évoqué une possible maladie inconnue.
Accusés de maltraitance sur leur fille adoptive, les parents clament aujourd'hui leur innocence.
"Les parents se disent innocents", ont déclaréles avocats des parents, Me Françoise Cotta et Me Gilles Antonowicz. "Il s'agit d'un dossier extrêmement complexe sur le plan médical", a ajouté Me Antonowicz.
Durant trois semaines, une trentaine de médecins et experts vont se succéder devant la cour d'Assises de Versailles. Les propos de la fillette tentent à porter les soupçons sur la mère mais l'accusation estime que le père ne pouvait ignorer les sévices endurés par sa fille adoptive.
L'association Enfance et Partage s'est constituée partie civile pour ce procès dont le verdict est attendu le 31 mai.