Un projet de statue à l'effigie de Carla Bruni fait polémique à Nogent-sur-Marne
Le maire UMP de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne) a déclenché une polémique autour d'un projet dans sa ville. Il souhaite ériger une statue dont le modèle sera Carla Bruni-Sarkozy.
Selon le maire UMP Jacques Martin, confirmant une information du Parisien, cette statue en bronze de 2 mètres représentera une ouvrière en tenue de travail, en référence aux plumassières, des femmes d'origine italienne pour la plupart, qui travaillaient dans une ancienne fabrique de plumes de la ville.
"J'ai pensé à Carla Bruni-Sarkozy parce que c'est la Première dame de France et que c'est la plus italienne des femmes françaises. Je lui ai proposé que son visage soit utilisé comme modèle et elle a accepté", a expliqué à l'AFP l'édile, regrettant "une polémique stupide".
La statue sera baptisée la "Valnurese" (la Dame du Val Nure), en hommage aux habitants
de cette vallée d'Emilie-Romagne qui "depuis 1860" ont quitté l'Italie pour s'installer à Nogent-sur-Marne. Elle sera installée "dans un espace privé", à l'intérieur d'une copropriété en cours d'aménagement en centre-ville.
Dans l'entourage de Mme Bruni-Sarkozy, on confirme que celle-ci a accepté de poser pour l'artiste qui a sculpté cette statue, Elisabeth Cibot, dont elle apprécie l'oeuvre, mais on souligne qu'il "n'a jamais été question que son nom apparaisse".
Etre modèle, "c'était son ancien métier, elle ne le fait plus de façon commerciale, mais on lui demande souvent de le faire, et elle dit souvent oui, et toujours de façon bénévole", explique-t-on.
Pour l'entourage de la Première dame, cette polémique, "c'est utiliser de façon politique quelque chose qui n'a rien à voir avec la politique".
Ce projet de statue "est grotesque", a réagi l'élu socialiste William Geib, dénonçant une "lubie" du maire. "Et c'est une insulte pour les plumassières italiennes, de leur donner le visage d'une personne richissime. Je n'ai rien contre Carla Bruni-Sarkozy, mais elle ne représente pas le monde ouvrier".
L'élu DVD Michel Gilles s'est pour sa part insurgé contre ce qu'il estime être un "coup politique du maire" à l'approche de l'élection présidentielle.
Selon les deux élus, Jacques Martin a fait voter la réalisation de la statue lors d'un conseil municipal en 2011. "Mais il n'a jamais été précisé qu'elle aurait les traits de Carla Bruni-Sarkozy", fait remarquer Michel Gilles.
D'après les élus d'opposition, la mairie a financé la réalisation de la statue à hauteur de 41.000 euros pour un coût prévisionnel estimé à 82.000 euros dans le cadre d'une opération immobilière.
Le maire a démenti cette information, expliquant que le promoteur immobilier supporterait la totalité du montant de la fabrication.
La date d'inauguration de la sculpture n'a quant à elle pas encore été arrêtée, selon M. Martin. "Elle aura lieu après l'élection présidentielle pour ne pas que l'on puisse dire que j'avais, avec cette statue, un quelconque objectif politique".